Le SNAESURS, Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est en crève. Elle durera du 22 au 26 janvier 2021 dans toutes les universités et tous les instituts de recherche scientifique du bled. A l’ISIC de Kountia, Institut supérieur de l’information et de la communication, aucun cours n’a été dispensé, malgré la présence de quelques étudiants. A l’UGANC, Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, des groupes d’étudiants qui ont été aperçus le matin dans la cour sont aussitôt rentrés chez eux. Idem à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Moriba I Haba, le secrétaire gênant de la section SNAESURS de N’Zérékoré que nous avons joint au téléphone, a indiqué qu’enseignants et étudiants ont pris le chemin de la maison dès après la lecture au mât de la déclaration déclenchant la grève. «Tout le monde a adhéré à l’idée. Immédiatement, ils sont retournés chez eux. Donc, la grève est totalement suivie à l’université de N’Zérékoré. Aucun cours n’y a été dispensé. Les enseignants resteront à la maison jusqu’à la levée du mot d’ordre. »
Incident à Labé
A l’université de Labé, le constat est le même. Sauf que là, un « léger » incident a été enregistré sur le campus. Mamadou Mouctar Bah, enseignant-chercheur au sein de l’université et secrétaire gênant adjoint du SNAESURS, nous a déclaré que la crève est « pratiquement suivie à 100%». Mais, regrette-t-il, trois enseignants qui se réclamaient du SLECG, Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée, «sont venus casser des serrures et des cadenas des salles de classes, prétendant vouloir donner des cours. Mais finalement, on a pu maîtriser la situation. Dans les salles où ils sont entrés, je vous assure qu’il n’y avait pas plus de cinq étudiants.» Selon lui, c’est en l’absence des vigiles qu’ils ont cassé les serrures et les cadenas. «Ils sont dans leur droit de ne pas suivre la grève, mais ils n’ont pas le droit de casser des biens publics », regrette-t-il. Mamadou Mouctar Bah a invité enseignants et chercheurs à observer la crève et à défendre les droits de tout le monde afin d’améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants et des chercheurs de Guinée.
Le SNAESURS dénonce le non payement de leurs primes, la non application des points du protocole d’accord signé entre le SLECG et le goubernement le 14 mai 2019. Mais aussi le retard du paiement des subventions des trimestres 3 et 4 de 2020 des IES/CRS, l’expiration de la période moratoire sans aucune satisfaction des points revendiqués, d’où la crève.
Lansana Yansané, le porte-parole de SNAESURS, a assuré que le mot d’ordre ne sera pas levé avant la satisfaction de leurs différentes revendications.
Yaya Doumbouya