Ce 12 janvier, les membres du Syndicat des transporteurs se sont réunis à la Bourse de Travail à Conakry pour évaluer les pertes qu’ils ont subies, ainsi que celles subies par les importateurs depuis la fermeture des frontières en octobre 2020 à cause de l’élection présidentielle. Fermées bien avant les autres, les frontières avec le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Sierra Leone le sont encore aujourd’hui, alors celles avec nos autres voisins, comme le Mali et la Côte d’Ivoire, sont rouvertes.
En dépit des plaintes des commerçants et la rupture de certains stocks sur le marché guinéen, la situation perdure. Ousmane Horoya Sylla, le secrétaire général du Syndicat des transporteurs, a déclaré que plus de 300 camions sont bloqués de part et d’autre de la frontière avec le Sénégal. «Il y a des véhicules qui sont chargés, il y a des personnes qui sont là-bas, il y a au moins 150 camions stationnés du côté du Sénégal et 150 autres du côté de la Guinée, en partance pour le Sénégal. Ce n’est pas un procès entre l’État et nous. Nous venons auprès de l’Etat pour lui demander de trouver la solution afin de nous permettre de mener notre vie. Les camions sont chargés, il y a des marchandises périssables dedans, beaucoup d’autres sont gâtés et il n’y pas de recours. On a fait les correspondances avec les ministères des Transports, du Commerce, de la Sécurité, et de l’Administration du Territoire pour qu’ils sachent qu’on a des difficultés», explique M. Sylla.
Selon Alpha Amadou Bah, le vice-président du syndicat, les transporteurs sont en train de subir une très grande souffrance que les épreuves ne finissent pas. «Les camions sont stationnés, tous les contenus sont pourris, les apprentis sont tombés malades, certains sont en train de mourir et d’autres manquent de nourriture. Nous en avons marre ! Nous demandons une solution.»
Cet appel vient s’ajouter à celui lancé la semaine dernière par la Chambre communale du commerce de Matam, laquelle indiquait œuvrer en faveur du déblocage des camions aux frontières.
Yaya Doumbouya