Initialement prévue hier mardi, le procès intenté par l’UFDG contre les ministères de la Sécurité et de la Protection civile, de la Défense nationale et de l’Administration du territoire et de la Décentralisation s’est finalement ouvert ce 20 janvier 2021 au tribunal de première instance de Dixinn. L’audience s’est tenue à huis clos devant le juge des référés. Les avocats du principal parti de l’opposition ont plaidé la réouverture du siège et des bureaux de l’UFDG, fermés depuis le mois d’octobre 2020. Le juge a renvoyé l’affaire au 3 février prochain pour le délibéré. Mais Me Salifou Béavogui, avocat de l’UFDG, s’insurge contre la violation de la charte des partis politiques : « C’est vrai que cette charte n’est ni promulguée ni publiée, mais elle continue à s’appliquer parce qu’elle est devenue une tradition. L’article premier de cette charte indique bien que les partis politiques sont des associations à but politique qui sont régies par les dispositions de la Constitution… Lorsque les activités d’un parti politique dégénèrent en conflit, le maire ou le préfet compétent peut faire cesser ces activités. Mais cette mesure doit être écrite et notifiée au parti politique dont les activités seraient de nature à troubler l’ordre public. Mais là, le siège et les bureaux ont simplement reçu la visite d’hommes en uniforme. Aucune notification administrative ou judiciaire n’a été adressée à l’UFDG. Cela ne devait jamais arriver parce c’est de l’injustice pure et dure. C’est par la force qu’on est allé occuper les lieux ».

Pendant l’audience, les représentants de l’Agent judiciaire de l’État auraient justifié cette fermeture prolongée par des raisons de sécurité. Ils souhaiteraient que le juge des référés se déclarent incompétent, en orientant le dossier vers la juridiction de droit commun. Une fuite en avant, selon Me Salifou Béavogui : « Le juge des référés est compétent pour faire cesser un trouble manifestement illicite, remettre les lieux en état…nous sommes dans ce cadre. Le juge est donc compétent à mettre fin à cette occupation illégale pour permettre à l’UFDG de reprendre ses activités. Nous avons compris que nos adversaires n’avaient aucun argument si ce n’est cette fuite en avant. Nous pensons être compris et que le juge des référés n’a pas autre solution que de dire le droit ».

Yacine Diallo