Après le slogan « gouverner autrement », Alpha nous déclame un poème, je dirai une symphonie sous forme de récital. Le récital de ses rêves. Les mêmes rêves, les mêmes propos, les mêmes projets sans lendemain, les mêmes engagements qui n’engagent que ceux qui y croient, les mêmes vœux pieux sans fonds. Rien de nouveau. Rien de clair. Aucun acte concret, aucune décision pratique permettant une piste de réalisation de ses rêves que nous avons mémorisés au point que à l’entame, la suite est connue sans qu’il n’en parle. Aucun mot de réconciliation mais une invective contre ses cibles permanentes que sont ceux qui ne sont pas à sa solde. Ceux qui ne courent pas après ses prébendes. Ceux qui dénoncent les excès d’un État qui n’en est pas un. Ceux qui ont une vision de ce que devrait être une gouvernance vertueuse.

Aucun acte permettant de relancer l’enthousiasme dans une cité traumatisée par une soldatesque encagoulée qui opère des descentes musclées et indécentes dans des familles de citoyens stigmatisés et persécutés. Mais une promesse de taille: une structure à la présidence, devenue un aire de repos et de loisirs pour anciens ministres et hauts cadres défenestrés qu’on on ne peut laisser en rade ou au bord de la route de peur qu’ils ne vident le sac des confidences qu’ils détiennent en contrepartie d’avantages en nature et numéraires. Cette structure ne sera rien d’autre qu’un goulot d’étranglement du gouvernement. Nous voudrions inviter le président à un minimum d’introspection pour réaliser que la République de Guinée est déchirée !


Lansana Bangoura