Le 19 janvier 2021, le Prési Alpha Grimpeur a composé partiellement son nouveau goubernement. Pour le moment, quatorze ministres ont été reconduits, dont Zénab Nabaya Dramé, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail. Invité de l’émission les ‘’GG’’ ce 21 janvier, Bah Oury, le leader de l’UDRG, Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée, a déclaré pléthorique un gouvernement de trente-six ministres pour un pays dont «les ressources sont faibles.» Selon lui, il y a eu de nombreux problèmes dans la composition de l’équipe gouvernementale dont la structure ne répondra pas aux besoins et attentes du populo. « Lorsque vous regardez la manière dont cela a été fait, je me dis qu’il y a un problème. On ne peut pas, lorsque vous lancez un autre mandat, faire un gouvernement à mi-temps. C’est-à-dire donner quelques noms, ensuite réfléchir et donner d’autres noms. Cela veut dire qu’il y a impréparation, ou mésentente à l’intérieur pour la composition de ce gouvernement. Donc, cela veut dire qu’il n’y a pas encore une visibilité nette sur les grands caps qu’il faut donner pour l’action gouvernementale. Cela prouve qu’il a des fragilités, des incompréhensions, des tâtonnements…  » dénonce-t-il.

Gouvernement à deux temps

Pour le président de l’UDRG, le Prési Alpha Grimpeur est un joueur dans sa manière de faire et que celui-là éprouve psychologiquement son entourage qui veut le pousser à sortir du bois afin de voir quelles sont les ambitions cassées, les attentes, pour agir ensuite. Selon Bah Oury, tout le temps écoulé pour des tractations et des tergiversations ne joue que contre le populo. Alors qu’il y a des urgences pour l’économie nationale, pour faire face au Covid-19. Mais, l’option majeure, c’est conforter la gouvernance de monsieur Alpha Condé qui est, disons-le, l’élément essentiel. Les dissensions, les rivalités, les groupes d’intérêts se sont coalisés pour former l’équipe autour du Président, tout cela nécessite des négociations, des arrangements pour avoir une structure. Le gouvernement n’étant pas au complet, les discussions et les négociations dans les coulisses continuent. Le fait de faire un gouvernement à deux temps prouve qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Lorsque que l’on met en priorité des enjeux beaucoup plus personnels, peut-être politiciens, ce sont des questions de personnes qui entrent en ligne de compte.» Ce qui fait penser au leader de l’UDRG que la nécessité de repenser l’organisation et la moderniser l’administration publique s’imposent. Pour y parvenir, il faudrait, estime-t-il, investir dans les nouvelles technologies de l’information, mais aussi changer de paradigmes dans cette façon de faire. «Cela permet de suivre l’ensemble des opérations publiques et en plus, si on veut vraiment lutter contre la corruption, c’est bien là qu’il faut passer et avoir aussi la possibilité d’être plus efficace pour rendre service à la population. »

Le politicard a indiqué que le Premier ministre, Ibrahima Cas-Sory Fofana, n’a pas répondu aux attentes qu’a suscitées sa nomination en mai 2018. Pour Bah Oury, le PM était plus attendu sur les aspects économiques que politiques. « On l’attendait beaucoup dans sa capacité de manager l’équipe gouvernementale pour la réalisation des grands objectifs d’investissements publics, du fait qu’il est très impliqué dans les négociations de contrats avec la Chine, notamment autour des 20 milliards de dollars. Malheureusement, j’ai l’impression qu’il n’a pas eu les coudées franches pour s’occuper du secteur économique. Là, je dois dire que c’est le même attelage qui est reconduit avec ses pesanteurs et ses dispersions des paramètres de responsabilités et des compétences qui font que là aussi il y aura de lenteurs. »

Yaya Doumbouya