Désireux de vivre dans un pays où règnent la justice, la paix et la bonne gouvernance, les Guinéens ont cru le Président Alpha Condé qui a promis de « gouverner autrement.» Ils ont scruté le ciel, ils ont retourné la promesse dans tous les sens, et levant les bras vers le ciel, ils se sont dit que la fois-ci est la bonne : le président de la République va réaliser sa promesse, gouverner autrement. Mais, à mesure que le temps passe, des raisons de douter apparaissent au grand jour. Les mauvais souvenirs remontent à la surface, au nombre desquels, celui-ci, bien familier au RPG : « Plus le mensonge est gros, mieux il passe. » La couleur que semble prendre l’affaire du Nabayagate, rehaussée de tous les pigments de l’accouchement en douleur de l’interminable gouvernement de la 4è république, aura été la massue à assommer les plus récalcitrants des optimistes. Pour lesquels Alpha Condé peut encore gouverner autrement en vue de s’en tirer à bon compte. Que nenni !
Force est de reconnaître que le concept de gouverner autrement, annoncé au moment où pouvoir, opposition et Guinéen lambda en ont le plus besoin, sonne comme une immense escroquerie pour le pays. C’est certainement l’autre grand bluff après son grade de « Professeur » qu’il s’est octroyé. L’idée peut bien avoir jailli du titre, vrai, de son ami et compagnon, Alpha Ibrahima Sow, le fondateur de l’UFD que dirige à présent Mamadou Baadiko Bah. Enseignant à l’INALCO, ex- Langues-O, Alpha Sow avait le grade de Professeur. On doit s’adresser à lui avec la formule M. le Professeur Alpha Sow. Les mauvaises langues sont formelles, Alpha Sow n’aurait pas manqué de se récrier : « Non, tu ne vas pas faire ça, quand même !» En tout état de cause, tout le monde sait qu’Alpha Condé a son doctorat en poche ou sous le lit. Peu importe ! Mais, il n’est pas professeur d’université.
Tout le monde commence à savoir aussi que l’idée de Gouverner autrement a été piquée à Ba Mamadou. Le patron de l’UNR avait fait une étude quasi exhaustive du concept qu’il avait publiée le 1er décembre 1990. Ce document de 9 pages comprend une partie générale introductive et trois grands chapitres consacrés respectivement aux institutions politiques, administratives et économiques.
Au chef « africain» il oppose le chef « moderne »
- Il tranche tout, parce qu’il sait tout sans avoir pris la peine d’apprendre
- Il ne sait pas déléguer et se noie dans le quotidien et le détail.
- Il aime être courtisé, flatté, et devient très vite mégalomane
- Il se croit au-dessus de la loi et peut tout se permettre sans avoir de compte à rendre.
- Il a un pouvoir de vie et de mort sur le citoyen mais n’a pas d’autorité réelle.
- Il a un entourage qui détient la réalité du pouvoir sans être officiellement responsable.
Tous les novices de Guinée et de Navarre jurent déjà qu’il est impossible de nommer au compte-gouttes 36 ministres éparpillés comme ils le peuvent à Conakry avec 36 conseillés parqués au garage de Sékhoutouréya pour gouverner autrement. Pire, le samedi 30 janvier à la télébidon nationale, Alpha Condé consacre l’escroquerie intellectuelle. Il passe 20 minutes d’horloge sur le concept sans en indiquer l’origine. Sans un mot en direction de Feu Ba Mamadou. Le comble !
DS