Le 18 janvier, la présidente du tribunal de Kaloum a abandonné la poursuite contre les journalistes dans l’affaire Nabayagate (détournement de 200 milliards) qui défraie la chronique depuis un certain temps. A peine installée, la présidente du tribunal de Kaloum  a indiqué que dans cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, le tribunal constate qu’une information judiciaire a été ouverte autour de ce dossier, donc renvoie les journalistes à des fins de la poursuite. Ainsi les charges contre eux sont abandonnées. 

Me Salifou Beavogui, avocat de la défense, s’en réjouit : « Nous sommes particulièrement très heureux parce que le droit a été dit. La décision de ce matin conforme à la loi.»  Immédiatement, la partie civile a annoncé qu’elle va relever appel. Parce que selon Ousmane Simankan, tout a été dit sauf le droit.” Lorsqu’on est dans une procédure judiciaire, c’est à la fois un procès et un message qu’on envoie au non-juriste. En matière de citation directe, la loi voudrait que la première audience soit exclusivement réservée à la fixation de la caution mais malheureusement, dès la première audience, le procureur soulève une exception, c’est du jamais vu» Ces journalistes étaient poursuivis pour diffamation par la ministre de l’enseignement technique, Djénab Dramé dans une affaire de détournement de 200 milliards de francs guinéens. 

Enfin, les journalistes poursuivis peuvent respirer à pleins poumons. Mais force est de constater qu’ils ne seront pas les seuls à devoir le faire. C’est une bonne partie du tribunal de Kaloum qui bénéficie de cette liberté de …circonstance. A l’occasion, un applaudissement discret doit être adressé au Procureur Sény Camara pour sa résistance et son incapacité à poursuivre deux lièvres à la fois dans l’affaire du Nabayagate. On attendait la condamnation des journalistes qui ont mis le nez dans l’affaire des 200 milliards pour confirmer l’acquittement de Mme Djénab Nabaya à l’issue d’un conseil interministériel du Gouvernement Kassory. Naturellement à l’époque, on n’avait pas commencé à gouverner autrement. Seul le doyen des juges du TPI de Kaloum, Abdoul Gadiri Diallo, présente une image grimaçante dans les familles journalistique et judiciaire en Guinée.  Sa décision de condamner l’autre équipe de journalistes qu’il a jugés par le code pénal dans une affaire de diffamation par voie de presse a été cassée par le Ministère de la Justice, en attendant le pourvoi en cassation à la cour d’appel. Tellement que la bourde était retentissante. D’habitude, les doyens sont sages. On ne sait pas du tout ce qui qui se passe avec ceux du tribunal de première instance de Kaloum. Sûr que la vérité a commencé à jaillir.

Ibn Adama