Dans une déclaration publiée ce 25 janvier, les associations professionnelles des médias privés ont «condamné avec la dernière énergie» la perquisition des locaux de la radiotélévision Gangan par la BRB n°2 (Brigade de répression du banditisme) et la CMIS n°2 (Compagnie mobile d’intervention et de sécurité) de Kaporo le 22 janvier. Elles s’insurgent contre «ce comportement liberticide et rétrograde des détenteurs de la force publique». Lisez plutôt !

Les Associations professionnelles de presse en Guinée ont appris avec inquiétude, incompréhension et indignation, la descente musclée dans  deux pick-up, des agents de la Brigade de répression du banditisme (BRB N°2) et de la Compagnie mobile d’intervention et sécurisation (CMIS N°2) de Kaporo dans les locaux de la radiotélévision  Gangan. Elles condamnent avec la dernière énergie ce comportement liberticide et rétrograde des détenteurs de la force publique.

Il convient de rappeler pour l’opinion que cette perquisition sans mandat dans les locaux d’un média a créé une confusion sans précédent au sein du média. D’emblée, nous disons que cet acte sidérant et liberticide est une violation flagrante de la procédure en la matière et un total manque de respect à l’endroit des médias privés de notre pays.

Les Associations professionnelles de presse en Guinée notent qu’après  s’être informées  auprès de la direction du Groupe Gangan, il en ressort que ce comportement rétrograde, insensé et anti-procédural est opéré par la BRB N°2 et la CMIS N°2 de Kaporo sous l’œil vigilant de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DPJ), sans qu’elle ne soit saisie au préalable ni par la Haute Autorité de la Communication, ni  par une quelconque autre autorité, comme l’exige la procédure lorsque l’on constate une violation grave du cahier des charges des médias.

De ce fait, les Associations professionnelles de presse en Guinée exigent des Autorités de la DPJ, la notification sans délai au Groupe Gangan, les motifs de cette perquisition ayant porté de graves préjudices aux  travailleurs du média trouvés sur place.

En outre, les Associations professionnelles de presse en Guinée invitent le ministère de la sécurité à se pencher sérieusement sur la question afin que des mesures idoines  soient prises contre ces unités. Elles rappellent, qu’elles ne sauraient tolérer de tels dérapages  aux conséquences exclusives des médias privés à la charge de la démocratie.

De ce qui précède donc, les Associations professionnelles de presse en Guinée se réservent le droit d’entreprendre toutes actions utiles pour que plus jamais ça.

Ont signé :URTELGUI, AGUIPEL, AGEPI, REMIGUI, APAC-Guinée, SPPG, UPLG, UPF-Guinée».

Réaction des services de sécurité

La descente musclée de la BRB et de la CMIS au siège du groupe de presse Gangan fait réagir. Le directeur adjoint de la communication du ministère de la Sécurité joint par notre confrère Africaguinee, dit qu’il ne s’agissait pas «d’une perquisition illégale», contrairement à ce que les responsables de Gangan ont laissé entendre.  Le Commandant Mory Kaba a expliqué : «Quand on m’a appelé pour me dire que des agents ont fait irruption dans leurs locaux, j’ai aussitôt appelé celui qui a dirigé la mission. Il m’a dit qu’ils sont venus et qu’ils sont restés au pied de l’immeuble. Ils étaient venus chercher quelqu’un qui était invité dans une émission, mais qu’on leur a dit qu’il n’y avait pas d’émission en cours. Ils avaient reçu l’information comme quoi quelqu’un est en train de parler dans une émission et qu’il fallait toute suite l’arrêter.

C’est dans ce cadre qu’ils sont arrivés vers 13 heures. Mais, les gens leur ont dit qu’il n’y avait pas d’émission en cours. Les techniciens, eux-mêmes, ont dit aux agents de monter voir l’intérieur. Alors qu’aucun d’eux n’était sur place, les responsables du groupe se sont enflammés pour dire que les agents sont venus perquisitionner. Rien de tout cela », selon Mory Kaba.

Les atteintes à la liberté de la presse sont devenues fréquentes en Guinée.

Siré Diallo