L’amnésie de nos ethnies, surtout celle malinké est désespérante. Quand elles accèdent au pouvoir, elles oublient tout. On n’entend dans aucun pays l’État s’en prendre aux ethnies qui composent la Nation qu’il est censé gérer. Nulle part. L’Etat guinéen s’y emploie avec un tel acharnement, une telle énergie qu’il ne lui reste aucune force, aucune volonté de résoudre les problèmes de ses concitoyens ! Aujourd’hui, le tissu social est en lambeaux. La pauvreté se déchaine sur fond de fermeture des frontières. Une fermeture incompréhensible derrière laquelle on soupçonne un certain Kiridi Bangoura…La communauté mandingue a oublié le 4 juillet 1985.

Rappel : Sékou Tyran meurt en mars 1984 et ses successeurs refusent d’appliquer la loi. Qui désignait Lansana Béavogui comme son successeur constitutionnel. Pour eux, pas question de laisser un « Forestier » prendre le pouvoir. Disputes. Querelles. Les Touré et les Kéita se déchirent. Des militaires, de vrais couards, spécialistes mondiaux des coups d’Etat contre les cadavres, flairant l’opportunité, en profitent. Et bonjour le 3 avril 1984 ! Eux-mêmes ne s’entendant pas, se bouffent le nez en Juillet 1985. Ayant craché sur la Justice en 1984, ils imitent Sékou et tribalisant la gestion du pays et la répression, ils cassent du Malinké. Ne l’oublions pas, avec la complicité alimentaire de notre Damaro National, le Roi des Konyankés.

Les extrémistes malinkés ne doivent pas perdre la mémoire. Tôt ou tard, le Grimpeur et son pouvoir vont disparaitre. Comme jadis Sékou et son PDG. Comme plus récemment Fory Coco et son PUP. Comment faire avec les autres Guinéens avec qui ils se comportent en « Kamareinba » arrogants, méprisants, cruels et sans pitié ?  Que devinrent Siaka Touré, Ismaël Touré, Damantang Camara, Keira Karim…?  Qui avaient oublié que plus on est en haut, plus dure sera la chute ?  

Hein, Général Ansoumane Camara Baffoé, le Konyanké et patron des FDS, ces véritables escadrons de la mort. Ses hommes sont formés et formatés pour tuer et détruire tous ceux qui osent contredire son Maitre et Saigneur (SIC) Alpha Condé.  C’est l’un des hommes les mieux formés en matière de maintien d’ordre conformément aux lois internes guinéennes. Et aux lois internationales dans lesquelles notre pays est partie prenante.

Ces brutalités sélectives cruellement orientées contre les non Malinkés sont commises en toute connaissance de cause. Quels petits mais désastreux calculs politiques de courte vue se cachent derrière ?  M. Damaro, le proprio de notre Assemblée Nationale Jaune-Sale pourrait-il nous le dire ? Que deviendra la communauté malinké après Alpha Condé, l’immortel qui n’est pas de l’Académie Française ? Souvenons-nous du Chef de Bataillon Alhousseyni  Fofana ! Président de la Commission d’enquête du C M R N au Camp Alpha Yaya Diallo, il avait dit : « Cette fois-ci, nous allons exterminer l’ethnie malinké en Guinée, et si le besoin se fait sentir, nous importerons la semence du Mali. Je vengerai sans pitié mes frères Karim Fofana et Almamy Fofana. »

En Guinée Forestière aujourd’hui, les groupes malinkés et leurs progénitures culturelles konyanké et toma manians règnent en maitres absolus sur les Tomas et les Kpèlè, sur fond de pauvreté et de pillage des ressources foncières, forestières et de destructions des forêts sacrées. Il n’y a pas pire potentiel de conflits ! Les récents événements de Macenta l’illustrent à souhait. Et dans ces lieux, ce type d’événements est récurrent.  Souvenons-nous du chef de Bataillon Jean Kolipé Lama, co-président de la Commission d’enquête du CMRN à l’état-major de la gendarmerie nationale, ancien membre du Comité Révolutionnaire, il commandait surtout les pelotons d’exécution des camps de la mort (Boiro, Alpha Yaya Diallo, Kindia).

En juillet 1985, aux premiers détenus qui comparurent devant lui, les mains liées au dos, il fit la déclaration suivante : « Vous les Malinkés, vous êtes les premiers colonisateurs de la Forêt. Vous croyez que le bonheur est fait pour vous seuls ? Vous voulez nous faire descendre de la Mercedes ; nous refusons catégoriquement.  Cette fois-ci, les comptes seront définitivement réglés. » A bon entendeur, salut !

Bah Mamadou Lamine