Lorsque le régime de Conté avait accusé des opposants d’introduire des armes en Guinée et présenté à la télévision nationale des «rebelles» qui auraient été recrutés par une formation politique de l’opposition, l’on avait tous crié au montage, à l’intoxication, à la manipulation et dénoncé un mensonge d’État. Mais pourquoi, les citoyens vont-ils croire aujourd’hui à une histoire d’armes introduites et stockées par un parti politique ou de recrutement de mercenaires en vue de déstabiliser le pays ? Pourquoi ce qui était faux hier peut-il devenir subitement vrai aujourd’hui ? Si la manipulation politique n’a pas marché en 2000, ce n’est pas en 2020 qu’elle peut marcher.
Accuser un parti politique de «faire la politique avec les armes» afin de le discréditer est une vieille méthode que l’on essaie de remettre au goût du jour. Dans les années 90, la police avait même effectué une descente au domicile d’un leader politique pour, disait-elle, procéder à une perquisition. Il était soupçonné de stocker des armes chez lui. Cette opération avait été dénoncée par tous les démocrates de ce pays. Rien n’est donc nouveau sous le soleil.
Me Mohamed Traoré