Après la présidentielle du 11 octobre 2015, Sidya Touré avait surpris, en se rapprochant du Président Alpha Condé alors qu’il dénonçait les fraudes massives qui ont caractérisé le scrutin. Ce qui lui a valu le poste de Haut Représentant du Chef de l’Etat, à Mohamed Tall, directeur de son cabinet celui de ministre de l’Elevage. Cette fois-ci encore, le scénario se répète. Farouchement opposé à l’idée du tripatouillage de la Constitution du 7 mai 2010, le patron de l’Union des forces républicaines a boycotté le double scrutin (législatif et référendaire) du 22 mars et la présidentielle du 18 octobre passé. Mais à la surprise générale, Sidya Touré appelle la mouvance présidentielle et son Président à un dialogue pour, dit-il, sortir la Guinée de ce marasme politique. Un appel qui sous-entend déjà que l’UFR a fait le choix d’aller à la mangeoire ? Les détracteurs n’en doutent pas, même Sidya Touré, sans équivoque, dit qu’il ne veut point de poste : «Je suis entré en politique pour aider nos compatriotes. Moi je sens que toute cette situation est bloquée, alors il faut donner la possibilité à la discussion pour qu’on en sorte, et qu’on se consacre peut-être à l’amélioration des conditions de vie des Guinéens. Ce que nous avons dit, c’est pour la Guinée, ce n’est pas pour quelqu’un. A mon âge, outre une fonction élective, je ne suis candidat à rien du tout. Ce qui nous importe le plus dans cette opération, c’est de sortir de situation. Ce que moi j’entends, c’est qu’on va gouverner autrement».
L’ancien Haut Représentant du chef de l’Etat demande à Alpha Condé de prendre les choses en mains : «Je déplore les arrestations de tous ces leaders politiques, personne n’a besoin de cela. Dans un cas pareil, c’est Alpha qui a la possibilité de convoquer un tel dialogue parce que c’est lui qui est censé être le responsable du pays en ce moment. Il faut voir la réalité d’aujourd’hui et essayer de bâtir quelque chose… La discussion doit toujours être possible dans un pays. Je ne suis dans un débat de reconnaissance du Président ou pas».
Comme Sidya Touré, d’autres leaders politiques, Bah Oury, Faya Millimouno, Lansana Kouyaté, en tête, sont également ouverts à un dialogue avec Alpha Condé.
Yacine Diallo