La Guinée est un pauvre pays. Les richesses du sous-sol guinéen ne font pas de la Guinée un pays riche car ce ne sont pas les sols, sous-sols et autres arbres et forêts qui font d’un pays un pays mais les âmes et les esprits qui l’habitent. Or, il est loisible d’observer que le pays est sans ressources humaines capables, au niveau de la sphère dite étatique, de donner un semblant de règles les plus élémentaires de gestion de la chose publique.
Le cas le plus typique de cette médiocrité intrinsèque est dans la structure du gouvernement publiée par décret du président de la République pris certainement entre quatre murs avec une rédaction dont l’analphabétisme le dispute au sérieux d’un ordre protocolaire digne de ce nom et reflétant l’importance des ministères et non la proximité des ministres par rapport au centre de décision. Il ne convient même pas de parler de décideur ; il ne semble pas y en avoir face au ramassis de plaisanteries qui s’offre à nous : Voyez vous-mêmes !
- Le titre du décret porte sur « la structure du gouvernement » mais le corps du décret est désigné par la « constitution du gouvernement ».Le gouvernement est constitué sans noms. C’est du « Made in Guinea » sous le label du gouverner autrement du Président Alpha Condé.
- Dans cette liste qui n’est pas une structure mais un classement des ministères par ordre d’importance, ou de proximité avec le président, les ministères régaliens comptent pour peu. Ainsi : les Affaires étrangères, l’Administration du Territoire, l’Agriculture et l’Élevage (base du développement), la Santé et l’Éducation, l’Enseignement supérieur sont relégués à la queue du peloton. C’est triste pour ceux qui aspirent pour ce pays, de le voir diriger par des Guinéens ayant une expertise et une expérience dans la gestion des affaires publiques .
- Il est peu probable que cette structure émane du premier ministre. Ce serait le plus désolant. L’ordre protocolaire que présente le décret en dit long sur l’expérience du fonctionnement des pouvoirs publics du PM.
Alpha Condé gouvernera autrement dans la plaisanterie, dans la suffisance, peut-être même dans …l’ignorance. Pauvre Guinée !
Lansana Bangoura