Le procès de Mamadi Condé alias Madic 100frontières se poursuit au tribunal de première instance de Dixinn ce 25 janvier. L’ancien opposant au 3è mandat d’Alpha Condé est traduit devant la justice pour téléchargement, diffusion de messages, photos, dessein de nature raciste ou xénophobe et injures par le biais d’un système informatique. « Des faits prévus et punis par les articles 26 et 27 de la loi L/2016/037, relative à la Cybersécurité et à la Protection des données à caractère personnel. » Il avait, à la première audience, plaidé coupable et demandé pardon au Chef de l’État et à toutes les autres personnes qui étaient visées par ses messages sur les réseaux sociaux.

L’audience de ce lundi 25 janvier tourne autour des réquisitions du ministère public et des plaidoiries de la défense. Le procureur, Sidy Souleymane N’Diaye, a, d’entrée, souligné le caractère : « insolent de Mamady Condé. Il est revenu en Guinée pour faire l’activisme de mauvais aloi. Cet activisme, c’est pour troubler l’ordre public. Il n’a cessé de produire, de diffuser des messages de nature raciste et outrageant. Il a proféré des messages injurieux à l’endroit du Chef de l’État ».

Madic100frontières a, dans cette affaire, choisi de se confondre en excuses pour espérer s’en sortir rapidement. Mais Sidy Souleymane N’Diaye est sans équivoque : « En rédigeant notre réquisitoire, nous nous sommes demandés : est-ce qu’il faut tenir compte du mea culpa du prévenu ou suivre la loi. Nous avons choisi la fermeté. Nous ne sommes pas liés au semblant de remords exprimés par le prévenu Mamady Condé. Nous ne sommes pas devant une juridiction morale. Qu’il vienne demander pardon ne change pas la position du ministère public parce que son comportement n’est pas pardonnable. Il y a ce qu’on peut tolérer et ce que nous ne pouvons pas tolérer. Nous ne pouvons pas tolérer les atteintes à la dignité du Chef de de l’Exécutif ».

Le procureur a demandé au tribunal de déclarer Mamady Condé coupable des faits qui lui sont reprochés. « Lorsque quelqu’un dit que la communauté peule est opprimée, stigmatisée, c’est de nature à troubler l’ordre public. Il ne faut pas que Mamady Condé reste au Canada, complètement déconnecté des réalités pour tenir de tels propos. Condamnez-le à 10 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende de 300 millions de francs guinéens ». La parole est actuellement ( 12h) aux avocats de la défense pour les plaidoiries.

Yacine Diallo