La vaste opération de déguerpissement à Cona-cris et dans les préfectures de Dubréka et de Coyah entamée le 30 janvier dernier se poursuit. Plusieurs domiciles ont été démolis, en partie ou entièrement, faisant ainsi de nombreux sans-abris. Ce 12 février, sur son fil Twitter, La Petite Cellule Dalein Diallo, leader de l’Ufdg (Union des forces démocratiques de Guinée) a dénoncé l’opération. « Je déplore la destruction massive, sans ménagement et sans indemnisation, des commerces et des maisons d’habitation faisant des centaines de sans-abris qui se retrouvent du jour au lendemain privés de leurs seuls moyens de subsistance. »

En ce qui concerne Cona-cris, le ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire qui pilote la démolition, évoque la raison de vouloir libérer les emprises publiques «dans l’intérêt du populo.» Dans les préfectures de Coyah et de Dubréka, la raison évoquée est la récupération des domaines de l’Etat. Dans ce cadre, plusieurs maisons, restaurants, magasins, ateliers de toute sorte, salons de coiffure ont été cassés. Et l’opération se poursuit.

A Coyah, au quartier Kakoulima-rail, plus de 4 000 maisons supposées construites sur un domaine de l’Etat, sont menacées de destruction. Certaines sont déjà marquées à la croix rouge par les agents du département de la Ville et de l’Aménagement du territoire. C’est l’inquiétude et l’émoi qui règnent là-bas. La Guinée risque d’enregistrer dans son histoire d’urbanisme un troisième Kaporo.

«Dans ce contexte de crise sanitaire, économique et politique, personne ne peut comprendre cette attitude inhumaine du gouvernement guinéen qui, au lieu de chercher à atténuer les conséquences de la crise sur les pauvres citoyens, l’aggrave», fustige la Petite Cellule Dalein Diallo.

Yaya Doumbouya