Un jour, les Guinéens devront recourir aux services des psychologues et autres psychosociologues afin d’évaluer correctement le poids du passé sur certaines décisions du Président Alpha Condé. Juste pour éviter des jugements hâtifs le concernant. Ce qui les empêcherait de le taxer d’ingrat et  injuste comme c’est le cas aujourd’hui.

Le refus de l’ambassade de Guinée à Paris d’accorder le visa aux  avocats français des prisonniers politiques issus de l’UFDG a été considéré comme une décision pure et simple d’.Alpha Condé. Les termes d’injustice, d’ingratitude, de haine et d’ingratitude fusent de toutes parts. La réprobation est allée au-delà de la sphère de l’opposition. Par ci, par-là, on rappelle au Président-Grimpeur que sa stratégie du silence lors de son procès de 2000 a été payante car orchestrée par une solide défense mixte d’avocats nationaux et étrangers. Parmi lesquels le Sénégalais Boucounta Diallo, le Béninois  Robert Doussou, le Malien Siram Koné, et le Français Olivier Sur. Comment un dictateur de la taille de Lansana Conté a-t-il laissé son ambassade de Paris délivrer le visa à M. Sur et 20 ans plus tard, l’opposant historique devenu président, se mettre ouvertement, résolument, au service de l’oppression? C’est à peine si on a le droit de réagir négativement aux qualificatifs amnésique, ingrat, opportuniste, super manipulateur que les Guinéens commencent à décocher au du champion du RPG.

On peut ne pas être tout à fait à l’aise quand on pense que depuis sa sortie de prison le 18 mai 2001, Alpha n’a pas daigner grimper sur ses grands chevaux pour effectuer une simple visite à ses codétenus qui, eux, n’avaient bénéficié de la moindre grâce ni de la part de Fory Coco ni de la nature. Il ne mourait pas moins de cinq quidams par jour quand Alpha Condé était pensionnaire de l’hôtel 5 étoiles de Coronthie. Deux décennies plus tard, ses propres prisonniers politiques y perdent la vie. Conté a sérieusement malmené les militants du RPG. Ceux qui maniaient le fouet et la matraque occupent aujourd’hui le devant de la scène, pour mieux corser le règne de la terreur. Ils ont troqué les outils de la répression contre ceux de l’extermination.

 A présent, Alpha Condé doit constater que Lansana Conté avait usé d’une méthode plus «humaine» que la sienne pour mater l’adversaire politique qu’il était. Paradoxalement, les adversaires politiques ont disparu au profit des ennemis en provenance de l’UFDG, de l’ANAD et du FNDC qu’il s’est fabriqués de toutes pièces. Sait-il à présent qu’il avait laissé en prison deux Ivoiriens et un Français, chargés par les sbires du système Conté  de fabriquer des faux dollars à son compte?  Le président du RPG devrait aller en prison comme faussaire. La machine à sous a poireauté à la Douane avant d’atterrir à la BCRG après que «le projet», jugé «inhumain» a été abandonné. Les charges qui pèsent aujourd’hui sur Chérif Bah, Ousmane Gaoual, Etienne Soropogui et compagnie sont autrement plus lourdes. Que voulez-vous?  Le seul progrès, apparemment, qu’apprécie Alpha, c’est celui de l’écrevisse : chaque jour, un pas en arrière. Pas plus!

Diallo Souleymane