Placée sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry par le juge d’instruction de TPI de Mafanco le 28 janvier, Mme Bangoura née Fatou Doumbouya, se trouve dans une situation difficile, selon son avocat. Me Salifou Béavogui a indiqué le 8 février que sa cliente «a faim et est laissée pour compte.» Poursuivie pour « offense au chef de l’Etat » à la suite d’une sortie médiatique où elle a lancé des critiques acerbes contre le pouvoir, Mme Bangoura a été arrêtée le 28 janvier, puis auditionnée à la Direction centrale de la police judiciaire. Elle est placée sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry en attendant un procès.

Au lendemain de son arrestation le 29 janvier, son avocat, Me Salifou Béavogui, espérait un procès rapide, puisque c’est une affaire de flagrant délit. Mais, dix jours après, le procès n’est pas programmé et l’accusée croupit en prison. Son avocat renonce au procès et plaide pour sa libération hors tribunal. «Selon ce qu’elle m’a rapporté, depuis 20 ans, elle est militante du RPG. Elle s’est battue et a tout donné à ce parti. Aujourd’hui, elle a faim, elle n’a rien, elle est laissée pour compte. Donc, c’est par nécessité qu’elle fait ces déclarations. Or, nous, en droit on dit, quand c’est l’état de nécessité, il n’y a pas d’infraction. Elle a faim, elle est dans la misère», déclare Me Salif Béavogui.

L’avocat ne souhaite plus de procès. Il estime nécessaire de se livrer à une plaidoirie. Me Salifou Béavogui a invité militants, sympathisants et responsables du Rpg à se joindre à lui pour demander «pardon afin que cette dame soit libérée. On n’a même pas besoin de procès, il ne faut pas judiciariser cela. Aujourd’hui, elle est placée sous mandat de dépôt, on ne sait même pas quel jour elle sera jugée alors que c’est une affaire de flagrant délit».

Yaya Doumbouya