La Fédération d’hôtellerie-tourisme-restauration, FHTRC, en collaboration avec l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, UITA, ont déposé une plainte auprès de l’OIT, Organisation internationale du travail, contre le goubernement guinéen. Des plaintes ont été aussi formulées contre Topaz (le groupe qui gère l’hôtel), Marriott international, la Société financière internationale, entre autres. L’annonce a été faite le 19 février, à la Maison de la paresse, à Kipé, en banlieue de Cona-cris. Les syndicaleux accusent la Guinée de passivité dans l’affaire de licenciement de Mohamed Saliou Sampil, en août 2020, pour avoir cassé un pot de fleur. Amadou Diallo et Alhassane Diallo, syndicaleux au sein de l’hôtel, solidaires de leur collègue, avaient également été remerciés en octobre de la même année.

« Nous avons déposé des plaintes à l’Organisation internationale du travail afin de dénoncer l’abus d’autorité que les travailleurs de l’hôtel Sheraton Grand Conakry subissent et leur licenciement », a expliqué dame Asmaou Bah, la secrétaire gênante de la FHTRC. L’avocat sans vinaigrette des syndicaleux, Alpha Amadou D.S Bah, dénonce l’Inspection générale du travail d’avoir livré le dossier d’autorisation de licenciement à la direction de Sheraton Grand Conakry. Ils sont dans les démarches pour faire annuler la décision.

El Hadj Mamadou Saliou Diallo, secrétaire gênant adjoint de l’ONSLG, Organisation nationale des syndicats libres de Guinée, accuse particulièrement la directrice des ressources humaines de Sheraton Grand Conakry de tirer les ficelles : «Partout où elle passe, ce sont des problèmes. C’est une façon pour elle de faire renvoyer les gens et de recruter d’autres personnes sous son influence. »

Sue Longley, la secrétaire mondiale de l’Union des travailleurs, en visioconférence depuis les Etats-Unis, a dénoncé le faible salaire que perçoivent les employés d’hôtels en Guinée. Selon elle, au lieu de se réjouir de la mise en place d’un syndicat au sein de Sheraton Grand Conakry, la direction se livre au licenciement des responsables syndicaux. «Il faut être responsable vis-à-vis des droits syndicaux. Nous devons continuer à lutter afin que nos camarades soient réintégrés et que leurs libertés soient protégées », conclut-elle.

Amadou Diallo, le secrétaire gênant du Syndicat des travailleurs du Sheraton Grand Conakry, l’un des licenciés, a indiqué qu’ils feront tout pour qu’ils soient réintégrés. Pour lui, les hôtels sont devenus un vrai calvaire pour les employés en Guinée.

Yaya Doumbouya