Le 11 février à la Maison de la presse, Conakry, une cinquantaine de journaleux ont été formés au décèlement des fake news sous forme de texte, d’image et de vidéo, sur internet, notamment sur les réseaux sociaux. L’initiative de la MDP a été appuyée par le Système des Nations Unies dans le cadre du projet d’appui aux médias guinéens, conclu en octobre 2020.
Mamadou Alpha Diallo, formateur, soutient que les fake news, les fausses nouvelles, semblent courir plus vite que les vraies informations. « La réticence vis-à-vis des vaccins contre le Covid-19 en Afrique pourrait être due en partie aux fake news qui ont entraîné la remise en cause des décisions des autorités. La Guinée est en retard dans la lutte contre les fake news, comme d’ailleurs la plupart des pays africains. Dans d’autres pays, notamment en Occident, les fake news ont amené plusieurs rédactions à se restructurer », ajoute-t-il. Il faudrait partir de deux principes pour vérifier les fake news, conseille-t-il : les dimensions humaine et technique. Les fake news sont un véritable virus qui a tendance à prendre le dessus sur les informations. C’est une priorité pour le Système des Nations Unies de les combattre », a indiqué Lison Guignard, la représentante du Système des Nations Unies à l’atelier, par ailleurs officière des droits de l’homme au Haut-Commissariat des droits de l’Homme (HCDH).
« Nous sommes à l’ère d’Internet et qui dit internet dit parfois fausses nouvelles. Nous comprenons que les fake news sont très fréquentes dans les médias à travers le monde, mais avec le facilitateur, nous avons appris comment les déceler à travers des outils et des techniques. Il nous a également expliqué les inconvénients des fake news. Aujourd’hui, nous sommes capables de déceler une information fausse de la vraie », explique Amadou Keindessa Diallo, participant. Et de renchérir : « Nos rédactions manquent de moyens. C’est difficile. Je pense que ce que nous avons appris pourra nous servir dans les rédactions. C’est-à-dire faire un travail plus professionnel à notre propre bénéfice et celui du public que nous informons. »
Selon Amadou Tham Camara, le prési du conseil d’administration de la Maison de la presse, dès la semaine prochaine, la formation sur le thème cybercriminalité s’ouvrira, ensuite suivra celle portant sur les dispositions pénales de la loi sur la liberté de la presse. La série de formations sera bouclée par le quatrième thème qui est la responsabilité sociale des journalistes en temps de crise.
Yaya Doumbouya