Le viol est devenu un sport national. Il ne se passe pas un mois sans qu’un cas ne soit signalé. Le plus souvent la différence d’âge entre les bourreaux et les victimes est énorme. Ainsi l’avenir de nombreuses fillettes s’en trouve gâché, sans parler des risques d’en mourir. Même si les criminels sont traduits en justice, le phénomène continue de plus belle. La prison n’est-elle plus dissuasive ? En tout cas, selon El Hadj Sidiki Camara, procureur de la république  près le tribunal de première instance de Mamou, le parquet a enregistré 30 cas de viol répartis comme suit : au mois de janvier, trois cas,  au mois de mars 1 cas, avril  1 cas, au mai et juin 4 cas respectivement, juillet 7 cas, août 3 cas, septembre et octobre, 1 cas chacun, décembre 4 cas. « Parmi les 30 cas, 7 jugements ont été rendus, les peines vont de 5 ans à 10 ans de réclusion criminelle ». Dans de nombreux cas, des familles renoncent à poursuivre les bourreaux. Parce que certainement c’est un membre de la famille qui a commis l’acte. Mais El Hadj Sidiki Camara est ferme : les violeurs sont des criminelles à sanctionner.

« Dans beaucoup de cas, les gens viennent avec des lettres de désistement mais cela n’a aucun effet sur l’action publique. Le code pénal est clair, le désistement en matière criminelle n’éteint pas l’action publique. Même si les gens viennent avec des lettres de désistement, ce que nous faisons c’est de les verser dans le dossier de la procédure, ensuite programmer le procès. Comme vous le savez, le viol est un crime ; quand nous enclenchons une poursuite, nous allons jusqu’au bout. Notre engagement n’est pas nouveau, depuis que nous sommes à Mamou, nous avons toujours combattu le crime, nous respectons la procédure en la matière si nous sommes saisis d’un cas de viol, nous saisissons le juge d’instruction qui procède à l’information s’il y a des éléments qui permettent le renvoi devant le tribunal, nous nous retrouvons à l’audience et notre réquisition, c’est  de punir les auteurs du crime. C’est notre combat de tous les jours ».

Ibn Adama