L’avocat français qui conseille Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Etienne Soropogui, Abdoulaye Bah, Cellou Baldé a déposé une plainte contre l’Etat Guinéen à la Cour de justice de la CEDEAO. Me. Ivan Terel, avocat au Barreau de Paris l’a annoncé vendredi 12 mars sur France 24. Cette plainte vise à statuer sur la conformité de la procédure appliquée par la justice guinéenne contre les prévenus.
«Nous avons saisi la Cour de justice de la CEDEAO afin qu’elle puisse statuer en urgence. Cette urgence, elle est d’abord due à la gravité des violations que nous avons constatées dans cette procédure. Nous-mêmes, avec mon confrère Patrick Klugman, n’avons pas été en mesure de nous rendre sur place, visiter, ne serait-ce que voir nos clients là où ils sont détenus. Le contexte sanitaire et l’état de santé de nos clients dans le centre de détention où ils sont. Il y a des cas de Covid-19 et figure notamment parmi nos clients une personne, Chérif Bah, 73 ans, dont le cas nous préoccupe particulièrement. Je précise qu’ils sont en détention depuis plus de quatre mois désormais», explique Me Ivan Terel.
Pour lui, il y a un motif politique évident qui rend la détention de leurs clients arbitraire et qu’il y a une série de violations de leurs droits élémentaires. «Droit à la présomption d’innocence, droit de la défense, droit à une procédure équitable. Et que ces violations se sont accumulées au point que nos confrères du Barreau de Guinée ont été contraints de suspendre leur mission. Constatant qu’ils assistaient finalement à une parodie de justice à laquelle ils ne voulaient plus prêter main», fulmine l’avocat qui explique que la Cour n’a pas à se prononcer sur les accusations, mais sur la conformité de la procédure par rapport aux engagements internationaux de la Guinée et le cas échéant rappeler la Guinée à l’ordre. «J’ai entendu le président guinéen dire que les personnes détenues, parlant de nos clients, n’étaient pas des détenus politiques… Quand même ! Sur les rapports des principales ONGs qui se sont intéressées à cette situation, on ne compte pas moins de 400 personnes, militantes, membres et responsables de l’opposition aujourd’hui en détention».
Oumar Tély Diallo