Alors que les prix des denrées alimentaires ont grimpé après l’élection présidentielle de 2020, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, a annoncé que « les mois à venir seront particulièrement difficiles pour la Guinée ». Dansa Kourouma, le président du CNOSG (Conseil national des organisations de la société civile) trouve le discours du PM inapproprié.
« Je peux dire que c’est une faute de communication politique, parce qu’en réalité, c’est très incohérent. On ne peut pas promettre la prospérité partagée pendant la campagne comme si à cette période la prospérité existait déjà et qu’on allait mettre à la disposition de la population. Et deux ou trois mois après, annoncer un cataclysme pour cette population. Le Premier ministre, pour une fois encore, a raté sa communication. Parce que préparer les populations au pire, c’est que le gouvernement doit s’attendre au pire. En réalité, les gens s’attendent à des meilleures conditions de vie. Mais si vous annoncez le pire, les gens se préparent conséquemment pour exiger plus de choses au gouvernement. »
Dansa Kourouma a indiqué qu’il s’attendait à ce que le PM demande aux populations d’accompagner la politique du gouvernement en matière de lutte contre la corruption et l’amélioration de la gouvernance du pays pour des lendemains heureux. Pour lui, demander à la population de s’attendre au pire veut dire que toutes les actions menées par son gouvernement dans le cadre de ‘’gouverner autrement’’ avaient pour but de cacher l’incapacité du gouvernement à répondre aux attentes de la population.
« Je pense que c’est à la fois une communication qui a raté politiquement, mais aussi ça permet de savoir à travers la franchise qu’on reconnaît à Kassory Fofana que le gouvernement ne serait pas capable de répondre aux besoins de la population les mois à venir »
Ibn Adama