Ibrahima Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, au gnouf à l’hôtel ***** de Coronthie depuis cinq mois, leur santé se dégrade peu à peu. Leur crime : dire non à un troisième mandat pour Alpha Grimpeur. Celui-ci instrumentalise la justice pour faire taire toute voix dissonante venant des politiques, de la société civile, du monde médiatique. Leur séjour prolongé sous les verrous sent le mouroir, les conditions sont difficiles, certains sont covidés, d’autres ont développé des pathologies. Le 19 mars, le ministre de la Justice et garde des Sceaux a communiqué que le Prési Alpha Grimpeur recommande que les détenus qui le souhaitent soient suivis tous les jours par les médecins.
Selon le ministère de la Justice un personnel «qualifié suit régulièrement tous les détenus et s’enquiert de leur état de santé au quotidien.» En plus, un collège médical «dûment assermenté pour tous les cas qui le nécessitent» procèdera à des hospitalisations autorisées par les services pénitentiaires.
«Ibrahima Cherif Bah, dont l’épouse a déclaré qu’il n’était pas malade, est hospitalisé à l’hôpital Ignace-Deen pour une meilleure prise en charge et bénéficie de tous les soins appropriés. Il est à noter que son état de santé s’améliore et il n’y a donc pas de péril en la demeure», indique le communiqué. Ibrahima Chérif Bah, vice-prési de l’Union des forces démocratiques de Guinée, souffrirait de problèmes cardiaques aggravés par sa longue détention. «Tous ses paramètres sont dégradés par manque de suivi», s’alarme Hadja Maïmouna Bah.
Selon le communiqué, les détenus souffrant de Covid-19 à l’hôtel ***** de Coronthie ont contracté le virus par le biais des visiteurs. Toutefois, il rappelle que le droit de visite aux détenus demeure. «A ce propos, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a très tôt exigé que tous les visiteurs soient testés négatifs avant toute rencontre avec les détenus. Une des mesures fortes prises par le ministère de la Justice dans le cadre de la riposte contre la pandémie en milieu carcéral a été la création à la maison centrale d’un centre de traitement et de prise en charge des malades de Covid-19 par les services de l’ANSS. Ce centre est l’un des meilleurs dont s’est doté le pays».
Près de cinq mois de détention préventive ! Le ministère de la Justice a promis que les procès attendus se tiendront «rapidement dans le respect des droits des détenus et de l’indépendance de la justice. En tout état de cause, le ministère rassure l’opinion nationale et internationale, tous les détenus pour les infractions à la loi et divers délits sont traités dans le respect de leurs droits fondamentaux et de la dignité humaine.» Qui va gober ? Quand on sait que le pool d’avocats des leaders de l’Ufdg a suspendu sa participation à la procédure, il dénonce une justice caporalisée par le pouvoir exécutif. Woïka !
Yaya Doumbouya