Ces derniers temps, il m’arrive de constater que des produits de grande consommation sont en rupture sur le marché. Chaque fois que je suis amené à faire des courses pour les besoins de ma famille, il y a de plus en plus une pénurie d’un large panier de produits qui sont dans nos habitudes alimentaires. Évidemment que je n’ai aucun doute que nous partageons cette réalité avec beaucoup de nos concitoyens. En fait notre pays a une économie fragile car fortement dépendante des importations. Cela veut dire que nous enrichissons les autres pour satisfaire nos besoins de consommation en biens et services.

Cela étant, les décisions politiques absurdes de fermeture des frontières terrestres avec certains pays voisins deviennent très préjudiciables pour l’accès à des produits de base tels que les aliments et les matériaux de construction. Il faut y ajouter la crise de confiance qui amène beaucoup d’acteurs économiques à réduire ou délocaliser leurs activités en espérant un lendemain un peu plus sûr.

Par ailleurs, les multiples échecs de la gouvernance économique conduisent les dirigeants médiocres et sourds à prendre des initiatives à court terme qui aggravent davantage la situation. Essentiellement, cela consiste à utiliser certains leviers pour augmenter les taxes sur les produits de forte consommation dont le carburant et les droits de douane. Ne savent-ils pas que dans une situation d’extrême pauvreté et de chômage de masse, il y a peu de consommateurs ayant un pouvoir d’achat réel ? Alors, de telles mesures ne peuvent être que contre-productives sur le moyen et long termes. Dans un pays où les dirigeants ne sont inspirés que par la haine, guidés par des incompétents, conseillés par des opportunistes, et applaudis par des troubadours, le résultat ne peut être que des crises multiformes qui génèrent une bombe sociale dont l’explosion est souvent certaine.

Aliou Bah, MoDeL