Beaucoup de Guinéens, et pas des moindres, ironisent l’idée de la création d’une « commission vérité-justice-réparation-réconciliation » et  considèrent qu’il s’agirait d’un simple mimétisme. D’autres disent que les Guinéens ne se sont jamais battus les uns contre les autres et qu’ils n’ont donc pas besoin de se réconcilier.

Mais une chose reste claire: nous serons obligés d’aborder tôt ou tard et quelle qu’en soit la manière, les pages sombres de notre Histoire commune.

On ne peut pas évoquer uniquement les pages glorieuses de cette Histoire.  Il y a certes une part de lumière mais il y a aussi une part d’ombre et même de ténèbres. Et il faudra en parler un jour afin d’essayer de dissiper les rancœurs et les frustrations nées des pages sombres de l’Histoire de notre pays. Se moquer de la douleur des uns en parlant de  » victimes éternelles  » et criminaliser les autres en parlant de  » bourreaux éternels  » ne contribuent pas à résoudre l’épineuse question de la recherche de la vérité, de la justice et de la nécessaire réconciliation entre les différentes composantes du pays, ou tout au moins entre les citoyens et l’État.

Me Mohamed Traoré