Pour protester contre ce qu’ils ont appelé les violations répétées des droits de la défense et les peines particulièrement lourdes que les différentes juridictions du bled sont en train d’infliger à aux politiques , les avocats (sans vinaigrette ) des opposants incarcérés à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie ont décidé, il y a quelques jours, de suspendre leur participation à toutes les procédures liées aux détenus politiques. Depuis, ils sont persona non grata à la Maison centrale. Aucun moyen pour eux d’accéder à leurs clients-bagnards. Face au tollé suscité par cette situation, les responsables du Barreau de Guinée ont entamé une sorte de médiation pour tenter de rapprocher les avocats et les responsables du mystère de la Justice. Une rencontre tripartite (collectif des avocats, barreau et ministre de la Justice) s’est tenue, ce 4 mars, au siège de l’Ordre des avocats dans l’enceinte de la Basse-cour d’appel à Kaloum. Objectif, résoudre définitivement le problème. Et c’est chose faite, les opposants peuvent désormais rencontrer leurs avocats. C’est du moins ce qu’a déclaré Me Salifou Béavogui à l’issue de la rencontre : » Nous avons eu l’assurance que nous pouvons désormais accéder à nos clients parce que c’est la seule raison qui nous a amenés ici. On n’avait pas le droit de les rencontrer. Nous avons reçu l’assurance que nous pouvons les rencontrer, mais dans le strict respect de l’urgence sanitaire. Aujourd’hui la situation sanitaire est plus ou moins alarmante, quatre de nos clients ont été testés positifs au Covid-19…Mais ceux-là qui ne sont pas malades, nous pouvons les voir « . Mory Doumbouya, ministre de la Justice, lui, s’est contenté de lancer : » J’étais venu à la maison de l’avocat, pas pour discuter d’un dossier comme on le croirait, mais pour aplanir les divergences de vues sur des questions liées à des procédures en cours d’instruction. L’essentiel était de trouver un compromis, le compromis a été trouvé, je n’en dirai pas pas plus « . On le sait.
Yacine Diallo