Le procès opposant le ministre Sanoussi Bantama Sow au journaliste Habib Marouane Kamara de radio Nostalgie a démarré ce 10 mars au TPI de Kaloum. Le ministre poursuit le journaliste pour injure et diffamation. Habib a tout nié en bloc.
A l’entame du procès, Me Salifou Béavogui, avocat de la défense, a soulevé une exception d’inconstitutionnalité et a demandé au juge de se dessaisir du dossier pour le renvoyer devant un juge constitutionnel. « Le journaliste n’a fait que dénoncer dans un article de presse l’organisation de Miss Guinée.» L’avocat dit que l’article 10 de la constitution qui parle de la liberté d’expression et d’opinion a été violé. Ce que le procureur a rejeté catégoriquement. « Nous sommes devant un tribunal correctionnel pour des faits correctionnels. Est-ce que votre juridiction est compétente pour juger les délits et les contraventions ? C’est à vous de juger, » a dit le procureur au président du tribunal. Avant de vouloir contester la qualité de journaliste à Marouane. « Jusqu’à présent, rien ne prouve que le prévenu devant vous est un journaliste. Pour soulever une exception d’inconstitutionnalité, il faut connaître le statut du prévenu et exposer les faits qui lui sont reprochés. Pour le moment, on ne sait pas à qui on a à faire. C’est pourquoi, monsieur le président, je vous demande de rejeter purement et simplement cette exception. »
La réplique des avocats de la défense n’a pas tardé. « Monsieur le président, la loi L002 sur la liberté de la presse ne s’intéresse pas à la qualité de la personne qui est devant vous. Que ce soit un citoyen simple ou un journaliste. C’est l’infraction commise par voie de presse qui compte, » a réagi Maître Thierno Souleymane Barry, avocat de la défense. Le procès est renvoyé pour le 29 mars pour examen de l’exception d’inconstitutionnalité.
Ibn Adama