Depuis que son statut de chef de file de l’opposition lui a été reconnu, Mamadou Sylla, président de l’UDG ne chôme pas. Il s’est lancé dans une sorte de tournée de prise de contacts avec les acteurs de la classe politique guinéenne, les autorités du pays. Après les leaders de certains partis politiques (qui ont d’ailleurs fini par rejoindre son cabinet), les institutions républicaines, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, Sylla patronat a mis le cap sur Sékhoutouréya pour un tête-à-tête avec son ami et Président Alpha Condé. Au cours de cette rencontre, le Chef de l’État avait promis au patron de l’UDG d’accorder une audience au cabinet que ce dernier a formé. C’est chose faite. En début de soirée de ce mardi 2 mars, Mamadou Sylla, accompagné entre autres des candidats à la présidentielle du 18 octobre dernier Makalé Camara, Makalé Traoré, Laye Souleymane Diallo, Bouya Konaté, mais également des leaders politiques tels que Bah Oury, Faya Millimouno, Mamadou Baadiko Bah. Ils ont été reçus par le Président Alpha Condé au palais Kékoutouréya. La rencontre a duré près de deux heures. Les opposants avaient dans leur besace un mémorandum à remettre au locataire de Kékoutouréya. Un mémo qui fait notamment allusion à la situation des membres de l’opposition qui croupissent actuellement à la maison centrale de Coronthie et la fermeture des frontières :  » C’est un mémorandum dans lequel tout ce qui se passe dans le pays est répertorié « .

A cette rencontre, il était notamment question des détenus politiques. Mais il semble que le Chef de file de l’opposition et son équipe se sont rétractés : « Si le Président lui-même dit que c’est une histoire de sécurité intérieure, nous, nous sommes de l’opposition, mais nous ne pouvons plus nous mêler parce que chaque institution doit jouer son rôle. Nous ne pouvons pas décider à la place du Président « . Mamadou Sylla fait désormais de l’ouverture des frontières entre la Guinée et le Sénégal, et entre la Guinée la Guinée-Bissau sa nouvelle priorité :  » Nous lui avons demandé de faire ce qu’il peut pour que les frontières soient rouvertes, une fois que les contrôles sont terminés. Il a dit qu’on va travailler ensemble et qu’il compte sur nous pour expliquer au peuple ce qui se passe « .

Le président de l’UDG en a profité pour adresser un tacle à ceux qui refusent encore de lui reconnaître le statut de chef de file de l’opposition guinéenne :  » Il a officiellement reçu mon cabinet. Cela veut dire que l’histoire du chef de file de l’opposition est close. Personne ne peut dire quelque chose d’autre aujourd’hui parce que le commandant en chef nous a reçus « . Il annonce une conférence le 6 mars, pour revenir en détail sur cette rencontre avec le Chef de l’État.

Yaciné Diallo