Au cours du mois de mars 2020, le coronavirus a causé des ravages dans le monde du showbiz et du sport. Après les artistes Aurlus Mabélé et Manu Dibango, c’est le franco sénégalais, Pape Diouf, grande figure du football qui est victime de la terrible pandémie le 31 mars 2020 à Dakar, quelques minutes avant son évacuation sur la France.

Pape Diouf, qui avait fêté ses 68 ans le 18 décembre dernier, est donc la première personne à décéder du coronavirus au Sénégal. L’annonce de sa mort a provoqué une immense de choc au Sénégal, mais également en France, où il fut un dirigeant apprécié et estimé pour son ouverture d’esprit, son intelligence et son sens du dialogue. Car Pape Diouf – d’abord manager sportif pendant un an, puis aux commandes de l’Olympique de Marseille (OM) de 2005 à 2009, est devenu le premier- et à ce jour unique- président noir d’un club européen.

Quel destin pour ce jeune Sénégalais qui a découvert Marseille en distribuant le courrier avant de devenir journaliste sportif, agent de joueurs puis président du club le plus célèbre de France. Dans son livre ‘’ C’est bien plus qu’un jeu’’ publié en 2013 aux éditions Grasset, Pape Diouf écrit : « Il faut être un peu fou pour devenir président de l’Olympique de Marseille, mais il faut l’être complètement pour imaginer que cela durera toute la vie. A la minute même où j’ai été nommé, j’ai commencé à penser au jour de mon départ. Je suis presque certain qu’il faisait beau à Marseille. Tout au fond, à l’intérieur, la météo n’était pas aussi bonne. »

A l’annonce de son décès, les réactions ne se sont pas fait attendre aux quatre coins du monde. Sur l’antenne de RFI, Joseph Antoine Bell s’exprimait sur la mort de Pape Diouf, qui a été son agent, mais un ami proche. Il explique le « choc » à l’annonce de sa mort alors qu’il venait d’apprendre que l’ancien président de l’OM était malade. Il prend aussi le temps de revenir sur leurs parcours qui se sont croisés durant des années : « Comme on se voyait tous les jours – tous les après-midis nous étions ensemble- et que je recevais toujours des coups de fil de footballeurs ou de dirigeants au sujet de leurs joueurs, il fallait les conseiller, faire quelque chose… Alors il m’est venu l’idée de lui proposer, puisque nous partagions beaucoup de principes, qu’il puisse devenir agent de joueur. A l’époque, qui aurait pu imaginer un Noir africain agent de joueur ? »

Un témoignage pathétique qui dénote la réputation et la personnalité du défunt. Pour la postérité, il nous laisse l’image d’une réussite résultant d’une rigueur et d’un sérieux à toute épreuve.

LR