« Mon meeting au stade Coléah fut dispersé sur ordre du maire de Matam. Tous les jours les militants du RPG affrontaient le pouvoir dans la rue. Des affrontements qui redoublèrent le 17 juin, lorsque je fus convoqué au commissariat de la police judiciaire : des forces de l’ordre assassinèrent le jeune Mamady Condé, troisième martyr du RPG, après Sékou Traoré, étudiant, et Mory Diabaté, lycéen, tués respectivement en novembre et en décembre 2020.
Puis, les services de l’antigang ont investi mon domicile, brisé les portes de ma chambre à coucher. Prévenu, j’ai juste eu le temps de me réfugier dans les locaux de l’ambassade du Sénégal à Conakry. J’y suis resté quarante-cinq jours. Mon ami le président Abdou Diouf, m’a sorti de là en m’envoyant son avion personnel. Il avait chargé son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Djibo Ka, le soin de suivre de près le déroulement de cette affaire. Ce dernier n’a pratiquement pas quitté Dakar tant que j’étais à la chancellerie sénégalaise de Conakry, laquelle, dois-je le rappeler, était encerclée »
C’est ce même Alpha Condé qui accuse aujourd’hui le Sénégal de tous les péchés d’Israël. Comment il aurait pu quitter une chancellerie encerclée par les forces de l’ordre s’il n’avait pas été mis dans une voiture « diplomatique » pour rejoindre l’aéroport et monter à bord de l’avion ? Il a oublié tout cela aujourd’hui.
Par ailleurs, il accuse les forces de l’ordre d’alors d’avoir tué des militants de son parti qu’il qualifie de martyrs. Depuis dix ans qu’il est au pouvoir, les forces de l’ordre ont tué au minimum 200 militants de l’opposition. Mais son ministre de l’Intérieur et lui-même tentent de nier cela aujourd’hui. Voilà l’autre visage d’Alpha Condé.
Sekou Koundouno,
Responsable des stratégies et planification du FNDC,
Membre du Balai Citoyen,
Membre AFRIKKI