Ce 22 mars, Mamady Onivogui, leader du mouvement Elazologa et sept autres prévenus devaient être jugés au tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la mairie de Ratoma. Mamady Onivogui, membre du Front national pour la défense de Constitution et farouche opposant au 3e mandat du Président Alpha Condé, est accusé d’atteinte aux institutions de la république, de complicité, de recel et d’association de malfaiteurs, de détention, d’usage d’armes légères et de menaces. Des faits prévus et punis par les articles 784 ; 785 ; 565 alinéa 19 du Code pénal, mais également la loi 037 relative à la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel. Mais l’audience a été renvoyée à une date ultérieure. La raison, une campagne de vaccination pour stopper la pandémie de Covid-19 dans le monde de la justice est lancée ce lundi. Elle concernerait spécialement les avocats. C’est Sidi Souleymane N’Diaye, procureur de la république près le TPI de Dixinn qui en a fait l’annonce:
« Nous rendons justice pour la paix. Et la paix publique c’est pour nous tous. Nous présentons toutes nos excuses parce que nous devons le faire quand les audiences ne se tiennent pas. La campagne de vaccination contre la Covid-19 a commencé pour les avocats. En matière criminelle, un prévenu ne peut pas être jugé sans avocat. J’étais moi-même venu m’assurer que tout se passe bien. Vous allez accepter de retourner tranquillement à la Maison centrale. Patientez, dites-vous que tout ce qui vous arrive, c’est Dieu. Je vous présente mes excuses, quand vos procès seront programmés, je vous informerai par voie d’huissier. Je suis vraiment désolé, mais c’est indépendamment de notre volonté ».
L’activiste et les autres prévenus retournent à la Maison centrale de Coronthie, en attendant la programmation de leur procès. Les proches de Mamady Onivogui n’ont pas trop apprécié le renvoi, leur parent ayant déjà passé quatre mois en prison. Mais ils s’en remettent à la décision du tribunal : « Puisqu’ils disent que c’est indépendamment de leur volonté, nous patientons »
Yacine Diallo