L’Assemblée nationale a adopté hier mercredi, 14 avril, une loi qui porte sur la règlementation du  monde syndical en Guinée. Cette loi intitulée L/027 attend désormais sa promulgation par le Chef de l’Etat, mais suscite déjà une véritable levée de bouclier dans le monde syndical. Les syndicaleux dénoncent notamment les articles 39 qui stipule que : ‘’Tout agent de l’État admis à faire prévaloir ses droits à la retraite perd d’office sa qualité de syndicaliste des agents de l’État’’, et 41 qui dit que : ‘’ Le droit de grève est reconnu à tous les agents de l’État. Les jours non travaillés pour fait de grève de l’agent ne sont pas rémunérés’’.

Aboubacar Soumah, secrétaire gênant du SLECG, peste contre ‘’une loi liberticide’’ qui vise, selon lui, à éliminer des personnes gênantes : « C’est une violation de nos droits conférés non seulement par notre Constitution, mais aussi par les conventions internationales que la Guinée a ratifiées. On nous prive de nos droits et de nos libertés. Le fait pour le travailleur de perdre sa fonction syndicale après la retraite est une restriction. C’est pourquoi nous dénonçons cette loi. Nous allons nous battre pour la faire annuler. Nous allons saisir l’Organisation internationale du travail, celle-ci sera amenée à prendre des actes contre la Guinée parce qu’elle viole des conventions qu’elle a ratifiées ».

Aboubacar Soumah dont le mandat à la tête du SLECG court jusqu’en 2023, est lui-même visé, du moins si cette loi entrait en vigueur puisqu’il a déjà fait valoir son droit à la retraite. Il pourrait donc ne pas plus avoir l’opportunité de se représenter. Lui, estime que ces aux bouffe-la-craie de décider : « Moi j’ai été élu secrétaire général du SLECG par les enseignants de Conakry et de l’intérieur du pays. Je ne me bats parce que je ne veux pas être remplacé, d’ailleurs ce n’est pas le SLECG seulement qui est contre cette loi, c’est tous le mouvement syndical. De toute façon la loi n’est pas rétroactive, moi je continue à exercer mes fonctions. Si les enseignants estiment que je peux rester, qu’ils ont confiance en moi, ils peuvent renouveler le bail. Je serai là tant que les travailleurs souhaitent que je sois là. Mais en attendant, le mouvement syndical, conscient du rôle qui lui est dévolu, c’est-à-dire défendre les intérêts des travailleurs, prendra les toutes les dispositions pour éliminer ces articles ».

Yacine Diallo