La fermeture des frontières avec des pays voisins était au menu de la visite d’une délégation de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Conakry.
L’Y-voit-rien de Prési de la Commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi BROU, à la tête d’une délégation, était dans nos murs du 30 mars au 1er avril. Les hôtes de marque (déposée) ont été reçus par le PM Don Kass, Ibou Khalil Kaba des Affres étranges, le nouveau boss de la Coopération et de l’intégration africaine Dourou Thierno Diallo, le ministre de l’Economie et des pitances Mamadi Cas-marrant, la BCRG et, à Sékhoutouréya, par Alpha Grimpeur.
Deux poings étaient au menu des échanges, selon les indiscrétions : le paiement des arriérés de cotisations communautaires que les autorités se sont engagées à éponger. Quant à la brûlante question de la fermeture des frontières avec le Sénégal et la Guinée Bissau, « on lui a dit que les négociations bilatérales sont en cours », confie une source proche de Sékhoutouréya peu loquace.
Dans son communiqué de fin de mission, la Cedeao, « encourage les autorités à poursuivre les discussions bilatérales en cours entre la Guinée et le Sénégal pour permettre la réouverture de la frontière tout en prenant en compte la question de sécurité ». « Elle encourage également l’organisation de discussions bilatérales entre la Guinée et la Guinée Bissau sur ce même sujet », renchérit ledit communiqué.
A entendre Alpha Grimpeur tancer Maquis Sall et son pays, on pourrait croire que la fermeture de la frontière avec le Sénégal (depuis septembre 2020) ne le préoccupe point. Or, avec la résurgence de l’Ebola et le Covid-19, il faut plutôt craindre que la Guinée redevienne infréquentable comme entre 2014 et 2016. Déjà, le Maroc nous a temporairement fermé ses frontières. Chose inédite, au plus fort de la crise Ebola, la Royal Air Maroc et Air France comptaient parmi les rares compagnies qui avaient maintenu ses liaisons avec Conakry.
Même si les négociations avec le Sénégal aboutissaient, ce pays qui s’était empressé à se barricader n’hésiterait pas un seul instant à fermer encore sa frontière, si la situation sanitaire guinéenne devait l’exiger. Autant dire que rien n’est encore gagné.
Diawo Labboyah