La polémique autour de l’état de santé d’Ibrahima Chérif Bah continue d’enfler. Cloué dans un lit à l’hôpital Ignace Deen depuis trois semaines, l’état du vice-président de l’UFDG se serait nettement dégradé ces derniers jours. Au point que pour le sauver, son épouse a demandé une évacuation pour un traitement plus approprié. Dos au mur, le ministère de la Justice s’est fendu d’un communiqué, ce 21 avril, pour balayer d’un revers de la main les propos de Hadja Maïmouna Bah.

« Monsieur Ibrahima Cherif BAH et plusieurs autres ont été admis à l’hôpital Ignace DEEN pour suivre des traitements appropriés. Ce mardi 20 avril 2021, suite aux multiples informations alarmistes reçues par le Ministère de la Justice, l’état de santé de Monsieur Cherif BAH a été évalué par une équipe médicale composée d’éminents cardiologues. Cette évaluation a été faite en présence du Directeur Général de l’Hôpital National Ignace DEEN et du médecin chef de la maison Centrale de Conakry. Au terme de cette évaluation, Son état a été jugé médicalement stable, comme en fait foi le rapport établi à cette fin ».

Mais l’UFDG persiste et signe, Ibrahima Chérif Bah doit sortir de prison pour s’occuper de son état de santé et faire face à la justice dans les meilleures conditions.

« La position des autorités ne doit guère surprendre aujourd’hui. Alpha Condé et son système ont choisi de s’installer dans un déni total du droit. Pour quelqu’un qui ne s’est pas gêné de nier l’existence d’hommes politiques en prison, il ne faut pas s’étonner du traitement qu’on leur réserve. Chérif Bah a un bulletin de santé, il suffit simplement de le consulter on se rendra compte qu’il a y a obligation pour lui d’aller faire ses contrôles », déclare Joachin Baba Millimouno, coordinateur adjoint de la Cellule de communication du parti.

Il met en doute le collège médical que le garde des sceaux aurait mis en place pour s’occuper de Chérif Bah : « Que l’on mette en place un collège médical qui indiquerait qu’il n’y a pas nécessité de le faire évacuer, ce n’est non plus pas étonnant. Lorsque la Cour Constitutionnelle qui est la plus grande institution n’a pas pu dire le droit, ce n’est pas une autre institution ou un autre groupe qui pourra le faire. La justice qui est censée être indépendante ne l’est pas. On ne peut pas espérer qu’un simple comité choisi par copinage puisse produire un rapport qui mettrait en difficulté les autorités judiciaires et politiques ».

Yacine Diallo