Dans la localité voisine de Tchaourou, fief de l’ancien président Thomas Boni Yayi, aucun poste de vote n’a ouvert, d’après la mission d’observation de la société civile.
Après le scrutin présidentiel du dimanche 11 avril, le dépouillement se poursuit au Bénin. Alors que le président Patrice Talon brigue un deuxième mandat consécutif, l’opposition a demandé le boycott des élections. Ce qui pourrait avoir une influence directe sur le taux de participation. Selon l’AFP, les 15 531 bureaux de vote ont fermé ce dimanche à 16h et dans la foulée, le décompte des votes a débuté. Dans les bureaux à Cotonou, les taux de participation ne dépassaient pas les 30% et le président sortant, Patrice Talon, menait avec une large avance, face aux anciens députés Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, deux candidats de l’opposition pratiquement inconnus du grand public.
Le taux de participation est « faible par rapport au précédent scrutin », d’après les premières statistiques de la plateforme électorale des organisations de la société civile. Selon cette mission, qui a déployé environ 1 400 observateurs à travers le pays, « dans tous les départements, des tentatives de pression, d’intimidation, de menaces, de troubles à l’ordre public, de corruption ou de harcèlement des électeurs ont été observés ».
Ces élections se sont passées après une semaine tendue dans le centre et le nord du pays. A Savè, où les violences préélectorales ont fait deux morts, les bureaux de vote et les urnes sont restés vides toute la journée. Certaines ont été même incendiées par des inconnus. Dans la localité voisine de Tchaourou, fief de l’ancien président Thomas Boni Yayi, « aucun poste de vote n’a ouvert », d’après la mission d’observation de la société civile.
Les principaux leaders de l’opposition ont pour leur part été empêchées de se présenter « Je ne voterai pas », a dit l’universitaire Joël Aïvo, dans un message publié samedi soir sur les réseaux sociaux, demandant à ses concitoyens à l’imiter.
Malgré cela, le gouvernement s’est dit « satisfait », par la voix de son porte-parole Alain Orunla : « Tout se déroule calmement partout à l’exception d’une ou deux villes. Des informations rassurantes nous parviennent nous laissant penser que le scrutin est déjà un succès ». Les résultats devraient être publiés d’ici mardi soir.