Selon des sources basées à N’Djamena, le Président Idriss Deby Itno, accompagné de son aide camp, Khoudar et d’un officier de liaison français, est arrivé à Nokou dans le Kanem le samedi 17 avril. Il s’installe à son QG situé à une cinquantaine de kilomètres de la ligne de front.

Dans la nuit du dimanche 18 avril, le Maréchal convie certains responsables militaires triés sur le volet à une réunion sous sa tente. Juste à la fin de cette réunion, arrive un Général (Cousin à l’opposant Yaya Dillo) qui était`, lui, à un poste avancé protégeant le QG du Maréchal. Aussitôt croisés, le Président Idriss Deby lance à l’endroit de ce Général : « Eh, rebelle-là, qu’est-ce que tu fais ici ? ». Il faut comprendre que le terme « rebelle » ici n’a aucune relation avec l’ennemi d’en face, le FACT. Mais il traduit bien le ressentiment qu’il a toujours à l’égard de ce Général qui, à l’instar de plusieurs autres officiers du clan, avait refusé de s’associer à l’attaque du domicile de l’opposant Yaya Dillo dont la maman a été tuée sur le coup.

La réponse du Général traité de « rebelle » va mettre le Maréchal Idriss Deby Itno hors de lui « Vous devriez nous rendre le corps de notre tante que vous avez sauvagement assassinée et que vous confisquez jusqu’à présent…» Instantanément, le Maréchal Idriss Deby sort son pistolet et abat à bout portant ce Général. Automatiquement, une rafale retentit dans le groupe d’hommes qui encadrent le Président Idriss Deby Itno. C’est le cousin du Général abattu (Le Sous-lieutenant Umaru Dillo Djérou) qui vient de vider le chargeur de son Famas sur le Président Deby. Une fusillade s’ensuit, occasionnant la mort de plusieurs militaires et de blessés dont le Général Taher Erda, légèrement touché. Le Maréchal est mort sur le coup.

L’officier de liaison français qui a assisté à cette fusillade informe aussitôt ses supérieurs de la mort du Président Idriss Deby Itno. L’information est rapidement cloisonnée. Le Général Mahamat Kaka qui se trouvait au champ de bataille a été appelé en premier. Il ne constata le drame qu’à son arrivée. L’Officier français lui passe le Président Emmanuel Macron qui lui explique brièvement ce qu’il y a lieu de faire maintenant pour gérer cette crise. Puis, c’est au tour du Chef d’état-major général des armées, le Général Abdelkerim Daoud d’être appelé sur le lieu du crime, mis au fait de ce qui s’est passé et de la décision de l’Elysée de placer le Général Mahamat Kaka à la tête du pays. Un hélicoptère arrive et transporte le corps sans vie du Maréchal et les blessés graves à N’djaména. Au front, l’armée continue la guerre, elle apprendra la nouvelle de la mort de son chef suprême comme tout le monde, c’est à dire le mardi 20 avril 2021. Cette dernière version est la plus partagée dans les chancelleries et les présidences africaines et occidentales, les médias étrangers  selon des sources basées à N’Djamena.

Au Tchad, les partis politiques de l’opposition et les organisations de la société civile ont demandé à la France de clarifier les circonstances exactes de la mort du Président Idriss Deby. L’Union Africaine a annoncé la création d’une commission d’enquête sur la mort de Deby. C’est dire qu’il y a véritablement anguille sous roche. Au front, les militaires s’interrogent car ils n’arrivent pas à comprendre comment le Maréchal a été tué au combat. Et surtout avec quelle faction de l’Armée nationale tchadienne il a combattu.