De la même manière qu’il nous est arrivé, de la même manière, il s’en est allé pour  l’éternité sans avoir eu le moindre temps de nous dire adieu. Il est arrivée petit, il s’en est allé faussement grand. Lui, c’est Idriss Deby-le maitre absolu du Lac-Tchad. La communauté africaine s’est réveillée le matin du 20 avril avec dans les bras, un corps inerte, celui d’un super homme drapé de mille titres honorifiques, du baccalauréat technique aux échelons militaires et universitaires avec à la clé des doctorats honoris causa. Idriss a tout raclé à son passage. Sans partage. L’obus fatal est cependant parti de l’esprit et de la conscience humaine (Science sans conscience n’est que ruine de l’âme). En passant par la main pour commettre l’irréparable, ôter Idriss de l’amour, de l’affection de ses frères et sœurs tchadiens. Ainsi va la vie.

Il n’y a que les cancres qui ne le savent pas, ou font semblant par vanité, de l’ignorer. Combien d’heures d’attente pour accueillir, réceptionner un homme mortel comme vous et moi, sous le soleil, la pluie, sur un tapis rouge, parce que tout simplement nous l’avons affublé du titre de Président de la République au grand dam de ses adversaires et ennemis. Quelle absurdité de nous voir dans les rues enveloppés de vanité comme si réellement nous étions les véritables maitres de ce monde ici-bas,  pleins d’orgueil et d’esprit de suffisance. L’aigle du Lac Tchad s’en est allé tristement célèbre sans crier garde. L’éternel, c’est bien sûr Dieu. Les vanités humaines, fruits de nos imbécillités au quotidien, nous font souvent oublier que le monde n’appartient qu’à son seul et unique propriétaire, Dieu, l’éternel. La ballade des nôtres que l’armée française coloniale a fabriqués avec autant de galons à missions spécifiques contre le futur du continent africain, n’a de cesse de faire pleurer les leurs. De Mobutu à Idriss Deby- le Maitre, absolu en passant par les Bokassa, les Hussein Habré, les Mougabé, les Laurent Désiré Kabila, les Blaise Compaoré, les Dénis Sassou Nguesso. Ils n’ont de noms vrais que de ceux-là de tortionnaires de la démocratie africaine, empêchant ainsi la marche du développement de nos pays. A la cérémonie des funérailles nationales du Général- Maréchal Idriss Deby-le Maitre absolu, encore une nouvelle opportunité pour étaler à la place publique les mensonges d’État, faisant valoir les qualités exceptionnelles de l’homme-dieu du Tchad, le seul qui soit capable, l’indispensable héro-sauveur. A quand la fin du mensonge d’Etat ? Pendant toute la durée de son règne sans partage, il ne s’est attelé qu’à fabriquer son fils pour lui succéder, comme si d’autres Tchadiens n’en étaient pas capables. De Hussein Habré à Idriss Deby-le Maitre absolu, pour qui, en définitive, le peuple frère tchadien édifiera-t-il la grande stèle, symbole de la mémoire collective ?

A ceux qui nous gouvernent, il est temps de réfléchir sur leur sort. Il n’est jamais trop tard pour réparer les crimes de tous ordres, commis pour accéder au pouvoir ou pendant l’exercice de celui-ci. Surtout pendant l’exercice de celui-ci. Le pouvoir donne l’impression qu’on a d’égal que soi-même. .A cet égard, tout reste permis. Dieu vient encore de donner à l’Afrique entière le sens de la mesure, de la retenue dans un monde loin de pouvoir encore nous dire son dernier mot. A peine réinvesti dans ses fonctions de président de la république suite à une élection de façade qui a coûté des milliards de francs CFA au contribuable tchadien, mis à part les pertes en vies humaines et autres biens immobiliers et matériels, Dieu l’Éternel vient encore d’administrer la preuve matérielle irréversible et irréfutable qu’il n’y a que lui et lui seul qui vaille. A bon entendeur salut !

Adieu, mon Général-Maréchal Idriss Deby Itno, illustre président de la République tchadienne ! Que Dieu te pardonne tes péchés sciemment ou inconsciemment commis.

Honorable El Hadj Sékou Béka Bangoura,

Dabompa, Commune de Matoto