Le 12 avril, le procès opposant Amadou Yéro Barry à Ibrahima Bah s’est poursuivi au TPI de Mafanco. Le premier est accusé par le second d’abus de confiance, détournement de fonds et de marchandises en 2017 dans un magasin d’alimentation générale au marché de Madina. Amadou Yéro Barry gérait le service comptable, la sortie de marchandises et les factures.
Ibrahima Barry, le patron du négoce, accuse son collaborateur d’un détournement de plus de deux milliards de francs guinéens et de marchandises, notamment des centaines de cartons de spaghetti. Sous les verrous depuis un an cinq mois, Amadou Yéro Barry persiste et signe, à la barre, qu’il n’a rien détourné et que cela n’était point possible puisque, poursuit-il, il cogérait les factures avec Ibrahima Bah.
Après avoir demandé au juge Amadou Kindy Baldé de retenir Amadou Yéro Barry dans les liens de la culpabilité, la procureure, Joséphine Loly Tinkiano a requis deux ans de prison ferme et une amende de deux millions de francs guinéens contre l’accusé. Les avocats de la partie civile ont enchaîné, mais n’ont pas plaidé pour une peine privative de liberté. Ils ont plaidé pour le remboursement de la somme supposée avoir été détournée par Amadou Yéro Barry, lequel nie en bloc toutes les accusations portées contre lui. Pour accélérer le remboursement de cet argent, la partie civile plaide pour la saisie de tous les biens de l’accusé, dont une ferme et plusieurs domaines dans les environs de Conakry.
Quant à la défense, elle a plaidé non coupable et a dénoncé une « affaire montée pour embourber son client ». Il plaide pour des fins de la poursuite, pour délit non constitués, affirmant qu’aucune preuve n’a été brandie devant le tribunal, que des déclarations des témoins « fabriqués » par la partie civile afin d’enfoncer Amadou Yéro Barry.
Yaya Doumbouya