Le 28 juin, le procès sur le kidnapping, la séquestration et le meurtre de l’opérateur économique, d’El Hadj Abdourahame Diallo, dit Doura Bindi, s’est poursuivi au TPI de Dixinn. Dans le box des accusés, une vingtaine de personnes, poursuivies pour «association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, complicité, recel, abstention délictueuse et blanchiment des capitaux.»
Mamadou Samba Diallo, accusé de séquestration, a été accablé à la barre. El Hadj Mamadou Diallo, présenté comme le cerveau de l’affaire, avait précédemment déclaré à la barre que c’est Mamadou Samba Diallo qui lui a fourni un logement à Kénindé (Dubréka) où El Hadj Abdourahame Diallo a été retenu plus de six jours dans un bâtiment en chantier, loué par El Hadj Mamadou Diallo. «Lorsque les maçons sont venus, je leur dit que je n’ai pas les clés, parce qu’El Hadj Doura était à l’intérieur. Ils sont partis. Le lendemain, ils sont revenus, mais on avait déjà transféré le vieux dans une ferme», raconte Amadou Oury Bah, accusé aussi de complicité. Concernant l’étape de Maférinya, le vieux a rendu l’âme dans une case-ronde où il était depuis plus de trois jours. L’accusé, Mamadou Samba Diallo, était à son chevet. Il dit ignorer la séquestration de l’opérateur économique. «El Hadj Mamadou Diallo m’a dit que son frère est malade, c’est pour qu’il puisse poursuivre son traitement traditionnel, parce que l’hôpital ne peut plus rien faire. Il m’a demandé de rester au chevet de son frère avec son petit-frère, un certain Petit-Sow. Pour le faire, il m’a proposé le double de mon salaire journalier que dans une usine de la place où je gagnais 40 000 fg. J’ai accepté et j’ai passé trois jours avec le vieux avant qu’il ne décède», explique l’accusé. Mamadou Samba Diallo ajoute que lorsqu’El Hadj Doura est décédé, informé, El Hadj Mamadou Diallo a dit que nous avions eu un problème, que le vieux ne devrait pas mourir. C’est là que je me suis rendu compte que c’est de la séquestration. Il m’a demandé d’aller puiser de l’eau dans un puits, j’ai profité pour fuir ». «C’est l’état gravissime du crime qui vous fait fuir… », charge un avocat de la partie civile. A la question du juge, Aboubacar Maférin Camara, pourquoi il n’a pas alerté les forces de sécurité, l’accusé répond: «Je ne pouvais pas, vu l’état de frayeur dans lequel je me trouvais. J’avais peur qu’il me poursuive et fasse du mal à ma famille.» Pourtant, Mamadou Samba a fait cinq mois sans dénoncer l’acte avant son arrestation en 2018 chez lui, signale-t-il. «On m’a entraîné dans cette affaire, on m’a utilisé, alors que je n’ai rien fait…», clame-il. L’audience se poursuivait au moment où nous mettions en ligne.
Yaya Doumbouya