Après plusieurs heures de débats sur l’affaire qui oppose Thierno Boubacar Diallo, fils d’El Hadj Abdourahmane Diallo dit Doura Bindi, à une vingtaine d’accusés au TPI de Dixinn ce 28 juin, le dossier a été renvoyé au 12 juillet. Au total, ce sont quatre accusés qui se sont succédé à la barre pour fait de kidnapping, assassinat, complicité, entre autres, de l’opérateur économique El Hadj Abdourahmane Diallo.
Au sortir de l’audience, Me Mohamed Abou Camara, avocat commis d’office à la défense, a dénoncé une violation de procédure, alors que l’on vient d’assister à la quatrième audience du procès. Selon lui, la procédure est truffée de manquements, d’où la réticence et le déni de ses clients même face à leurs déclarations établies en PV lors des enquêtes préliminaires et de la phase d’instruction. Il rappelle néanmoins qu’il a le devoir de les défendre, mais aussi les appuyer dans leur version à la barre. «Des officiers de la Police judiciaire qui violent les règles les plus élémentaires de défense en enquête préliminaire, comme la non-assistance de nos clients. Nous avons été de la partie que seulement à la phase finale. Quand-même, je vais continuer le dossier. Je voudrais que le juge tienne compte de ses défaillances de procédure», souhaite-t-il.
Pour Me Joseph Kamano du pool d’avocats de la partie civile, son confrère de la défense s’est saisi du dossier bien avant eux. Il se demande pourquoi Me Mohamed Abou Camara n’a pas dénoncé une violation de la procédure aux premières heures du procès. «Pourquoi attendre que les débats soient portés au fond et vouloir soulever des questions de nullité ? Nous pensons que c’est une distraction qui ne tient pas la route.»
Me Faya Gabriel Kamano, de la partie civile, enfonce le clou : «Une procédure, c’est un cheminement. Les gens ont été entendus à l’enquête préliminaire, aussi devant les juges d’instruction. L’instruction définitive est en train de se faire à la barre. Nous constatons qu’il y a une logique entre ce qu’ils ont dit à l’enquête préliminaire, ce qu’ils ont déclaré devant le juge d’instruction et ce qu’ils sont en train de dire à la barre. Il ressort des débats qu’ils ont effectivement enlevé El Hadj Abdourahmane Diallo. Il ressort aussi qu’il a été transporté par eux de Hamdallaye à Sonfonia, de Sonfonia à Kénendé et de là à Maférinyah dans une case où El Hadj Abdourahmane Diallo a trouvé la mort entre leurs mains. Ils ont décidé de l’enterrer au bord d’un marigot. Cela, au moins, n’est pas contesté. Ils n’ont pas contesté non plus avoir reçu les 100 mille dollars. Pour nous, les faits sont clairs. Leur négation éphémère ne pourra rien changer au fait de la procédure.» La suite de l’affaire a été renvoyée au 12 juillet prochain.
Yaya Doumbouya