Le parquet du tribunal de première instance de Mafanco n’a pas fait dans la demi-mesure en prenant ses réquisitions contre Ismaël Condé. Le procureur Joséphine Loly Tinquiano demande au TPI de Mafanco de condamner le premier maire adjoint de la commune de Matam à 7 ans d’emprisonnement et au paiement de 100 millions de francs guinéens comme amende pour, dit-elle, avoir offensé le Chef de l’État. Ces réquisitions n’ont pas été du goût des avocats de la défense. Pour Me Salifou Béavogui, Ismaël Condé est victime de son opposition au 3e mandat : «S’il n’avait pas changé de camp politique, il n’allait jamais être inquiété. Notre client est victime d’acharnement. Nous plaidons non coupables, parce qu’il n’y a ni crime ni délit sans cette affaire.» L’ancien bâtonnier s’en est pris au parquet : «Lorsque j’entends un tel réquisitoire, je me demande comment un personne peut demander une telle peine et aller dormir tranquillement. Ce sont des réquisitoires basés sur du néant.» A la présidente du tribunal, Me Mohamed Traoré lui demande d’être en harmonie avec sa conscience au moment de prendre sa décision : «Il ne faut pas qu’on oublie que nous mourrons tous un jour. On peut aller la Mecque mille fois, cela ne servira à rien si on ne dit pas la vérité. Notre client est là pour des faits qui n’existent pas.» Djénabou Donghol Diallo a renvoyé l’affaire au 8 juillet prochain, pour le délibéré.
Ismaël Condé, lui, affiche sa confiance avant cette date : «Vous avez devant vous un homme fatigué qui ne demande que la fin de toute cette histoire… J’ai servi le Président, mes parents l’ont servi. Aujourd’hui, je me retrouve dans le camp des bannis, parce que j’aime ce parti que nous avons bâti ensemble, mais je suis fier de ce combat. Je demande à tous les démocrates de rester sereins. On ne se bat pas pour un homme, on se bat pour un pays et pour la démocratie.»
Yacine Diallo