Les présumés ravisseurs d’El Hadj Doura Diallo continuent à défiler devant  le tribunal première instance de Dixinn. Après Tony Akpo, El Hadj Mamadou Diallo et Oumar Barry, c’était le tour d’Amadou Sacko, brigadier-chef en service à la Compagnie mobile d’intervention et de sécurité, CMIS n°5 de Sonfonia, de donner sa version des faits au juge Aboubacar Maféring Camara. Amadou Sacko a nié catégoriquement les faits et jure qu’il  n’a «jamais pris part à un enlèvement. Je ne connais rien de cette affaire. Je n’étais même pas à Conakry, j’étais à Koba pour me soigner.»

Pourtant, d’après le procès-verbal établit à l’Eco3, et celui fait par le juge d’instruction, Amadou Sacko aurait admis être l’un de ceux qui ont kidnappé l’opérateur économique. Il aurait même avoué qu’El Hadj Doura n’était, au début, pas la cible : «Nous suivions un homme qui logeait à Lambanyi. Mais El Hadj Mamadou nous a fait savoir qu’il connaît un vieux à Hamdallaye qui sort tous les jours à 5h pour aller à la mosquée. » L’accusé nie en bloc: «Je n’ai pas dit ça. Quand ils m’ont torturé à la gendarmerie, je leur ai dit que je m’en tiens aux déclarations de mon ami Oumar Barry. Ils n’ont même pas accepté que je lise le procès-verbal avant que je ne le signe

Mais Tony Akpo est formel : «Nous étions avec Sacko à l’enlèvement d’El Hadj». El Hadj Mamadou Diallo, lui aussi, confirme qu’Ibro lui a présenté Oumar Barry et Amadou Sacko comme étant ses commandos dans les opérations d’enlèvement. Curieusement, la voiture de marque Mazda, utilisée pour transporter le corps d’El Hadj Doura au lieu de l’enterrement appartient à Amadou Sacko. Ce dernier, ayant appris que de l’argent a été versé à El Hadj Mamadou Diallo, se serait rendu, avec son  ami Oumar Barry, à  Koumbia, pour réclamer leur part. En vain. Des témoignages qu’Amadou Sacko n’a pas voulu en entendre parler. L’affaire a été renvoyée au 28 juin prochain, pour la suite des débats.

Yacine Diallo