Boubacar Diallo alias Grenade a été fixé sur son sort ce vendredi 4 juin à la Cour d’appel de Cona-crime. L’ex militant de l’UFDG, traduit en justice pour tentative de meurtre (sur on ne sait qui) et détention illégale d’armes de guerre, a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Le juge Souleymane Bah a confirmé entièrement la peine de 10 ans de réclusion criminelle de 5 ans de période de sûreté qui lui a été infligée en 2018, par le tribunal de première instance de Dixinn.
Une décision qui n’a pas du tout été du goût de Grenade : «Monsieur le juge, monsieur le procureur, vous avez des enfants, des petits-enfants. Ce dossier est politique, mais vous avez choisi de me condamner. Vous avez condamné un innocent, vous avez utilisé un dossier politique pour me détruire. Je vais mourir en prison dans trois jours et vous aurez ma mort sur votre conscience. Je croyais en vous, mais vous m’avez déçu, c’est une honte pour la justice guinéenne. Je préfère mourir que de faire ces 10 ans en prison parce que je suis innocent. Dieu va vous condamner, vous et vos enfants.»
Après l’audience, Me Salifou Béavogui, avocat de Grenade a exprimé sa déception : «Les mots me manquent, je n’en reviens pas, parce que je suis dépassé. Je ne pouvais pas m’attendre à la confirmation de ce jugement. Nous avons démontré ici, comme en première instance, que Boubacar Diallo n’a jamais possédé une arme. Aucune arme n’a été présentée dans cette procédure… L’arme qu’on lui a fait porter à la gendarmerie parle d’elle-même. Dans cette affaire, il a été accusé fortuitement, ils n’ont aucune preuve. Ce jeune est condamné parce qu’il est militant de l’UFDG.»
Les ennuis judiciaires de Boubacar Diallo remonteraient en 2016. Mamadou Saïdou Diallo, garde rapproché de La Petite Cellule Dalein Diallo meurt en détention, il est enterré au cimetière de Bambéto. Des échauffourées éclatent alors entre farces de l’ordre et militants de l’UFDG, notamment aux abords de l’ancien siège du RPG arc-en-ciel à Hamadallaye-Concasseur. C’est là, selon le parquet du tribunal de première instance de Dixinn, que Grenade aurait tiré pas moins de 19 balles en direction des gendarmes qui étaient de garde. Mais aucun argent n’a été blessé. Curieusement, Boubacar Diallo, lui, est touché par balle à l’épaule. Il est admis dans une clinique de la place, avant de s’en fuir au Sénégal quelques semaines plus tard, après plusieurs tentatives d’arrestation. Il aurait été dénoncé, selon le substitut du pro-crieur, par gendarmes postés devant le domicile du leader de l’UFDG.
Yacine Diallo