Le procès en appel d’Oumar Sylla alias Foniké Menguè a repris ce 3 juin à la Cour d’appel de Cona-crime. Le responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC est poursuivi dans une des affaires pour provocation directe à un attroupement non armé suivi d’effets où il est condamné à 11 mois de prison par le TPI de Mafanco. Il est aussi accusé de communication et divulgation de fausses informations et menaces notamment de violences ou de mort, dans l’autre. Dans cette affaire, le parquet de Dixinn avait relevé appel de sa relaxe. A l’audience de ce jeudi, la Cour devait se prononcer sur la demande du parquet de joindre les deux procédures. Ce que le juge a fait, malgré l’opposition des avocats de la défense. Il a motivé sa décision par l’article 452 du Code de procédure pénale. Et le représentant du parquet appuie la Cour, en déclarant que c’est une mesure de l’administration judiciaire.
Cela a provoqué l’ire des avocats de Foniké Mengué: «L’article 452 parle des faits connexes et non des faits commis par la même personne. Il n’y a aucune connexité dans cette procédure. Si vous ne faites pas cette différence, revoyez vos cours», s’exclame Me Mohamed Traoré. L’ancien bâtonnier de s’en prendre à un des conseillers de la Cour : «Pourquoi vous venez ici positionnés? Vous n’êtes pas le juge, si vous voulez faire du militantisme, ce n’est pas ici.»
Oumar Sylla, lui, a refusé catégoriquement de répondre aux questions du ministère public. Dans ses réquisitions, l’avocat général, Mohamed Kaba, a décidé d’abandonner les infractions de communication et divulgation de fausses informations. Mais il s’est évertué à discréditer la décision rendue par le TPI de Dixinn dans la première affaire : «Il a tenu des propos menaçants dans une émission radio. Il a franchi le Rubicon, en utilisant le mot assaut. Le premier juge, pour justifier sa relaxe, a utilisé le sens figuré des mots qu’il a utilisés. Il s’est également rendu dans la commune de Matoto pour provoquer un attroupement non armé, pour participer à une manifestation interdite.»
Il a demandé au juge de retenir Foniké Menguè dans les liens de la culpabilité, en réformant les deux décisions rendues par les TPI de Dixinn et de Mafanco: «Condamnez-le à 2 ans d’emprisonnement et à 20 millions d’amende. En le faisant, vous aurez rendu service à la nation.»
Au moment où nous écrivions cette dépêche (12h 05), les avocats de la défense étaient en train de plaider.
Yacine Diallo