Le 1er juin, Ibrahima le Shérif Bah de l’UFDG, Ousmane le Gawa de l’UFDG et Cie détenus à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie ont appelé au dialogue entre opposition et pouvoir. Le lendemain, la Direction nationale du parti s’est dit « convaincue » de leur « innocence » et a dénoncé leur « détention arbitraire et appelé à leur libération. » La direction nationale de l’UFDG de la Petite Cellule Dalein Diallo a rejeté cet appel au dialogue dans des termes à peine voilés. Pour aller à un quelconque dialogue politique avec l’Alphagouvernance, la « position de l’UFDG (…) relève exclusivement de la Direction nationale du parti et de ses instances compétentes ». Toutefois, si « cette libération doit passer par un procès juste et équitable, le parti ne peut que soutenir l’appel ». Un poing, c’est doux ! Mais comme si cela ne suffisait pas, comme si cela n’était pas clair, Aliou Condé, Secrétaire gênant et vice-président chargé des Affres politiques de l’UFDG en a rajouté une couche le 5 juin. «Aujourd’hui, le Gouvernement de Conakry est secoué de tous côtés, il se demande qu’est-ce qu’il faut faire. Si nous nous donnons la main, la  communauté internationale, plus les efforts que nous sommes en train de faire à l’intérieur, (puisque nous refusons de capituler), malgré toutes les exactions, toutes les privations de liberté de mouvement ou d’expression, les tueries, nous tenons la tête à monsieur Alpha Condé». Aliou Condé s’est prononcé à l’occasion d’une conférence internationale du parti. Il a enfoncé le clou : «Aujourd’hui la Guinée est à la croisée des chemins. On se demande quel avenir pour la Guinée aujourd’hui ? Ça crie de partout : il faut aller au dialogue pour qu’on puisse décrisper. Non ! On ne va au dialogue pour qu’on puisse décrisper, c’est l’Etat d’abord, la source de tous les conflits, qui doit se reprendre. Et qu’il arrête les exactions qu’il est en train de commettre. Nos prisonniers pour des délits d’opinions, qu’on les libère, que nous les responsables (de l’UFDG) qu’on ait la liberté de mouvement et d’expression. Si nous voulons nous retrouver et nous rassembler, qu’on ait cette liberté, puisque même nos lieux de réunion, nos bureaux sont fermés. On n’y a pas accès. Ça diminue notre vitalité sur le plan national», a clamé Aliou Condé.

MSD