Le 8 juin, la présidente du PACT (Parti de l’action citoyenne par le travail), Makalé Traoré, a estimé que la Guinée est en passe de perdre ses valeurs : la fraternité, la famille et l’amitié… à cause de la politique. Invitée des Grandes gueules (Espace FM), la candidate du PACT au scrutin présidentiel du 18 octobre 2020, où elle a obtenu 29 589 voix, soit 0,72%, a souligné que son engagement politique a pour but de défendre ses idées, sa vision et son programme qui lui sont chers. «Je crois que l’être humain qui est sacré est au-dessus de tout. Sa contribution à la vie sociale, sa dignité et son intégrité sont importantes à défendre. C’est pourquoi j’ai pensé à une structure citoyenne qui met en avant l’amour et l’attachement au pays. Je n’ai pas envie que quelqu’un meurt pour moi, mais qu’il meurt pour son pays.»
La question des prisonniers politiques s’est invitée dans le débat. Makalé Traoré estime que dans le contexte actuel, leur libération permettra d’apaiser la tension, faciliter l’ouverture du dialogue. Elle déplore toutefois l’empêchement de Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’Ufdg, de sortir de la Guinée. «Il a été empêché d’aller se soigner. Il risque de perdre la vue. Je l’ai vu hier, c’est quand-même difficile. Je suis une femme de dialogue, mais l’expérience que nous avons vécue n’est pas rassurante par rapport au dialogue. Le dialogue en Guinée n’est pas un dialogue franc, sérieux, constructif. Il est parfois exclusif. Et cela ne nous fait pas avancer».
« Une culture de violences »
Le passé sociopolitique de la Guinée est marqué de nombreuses violences, meurtres, violations des droits humains, d’accusations vraies et infondées. «J’ai été entendue pour déstabilisation et renversement du régime. J’ai cru tombée du ciel ! J’ai dit vous m’entendez pour quoi ? Ils ont dit qu’on vous entend pour déstabilisation et tentative de renversement du régime en place et du Président de la République. C’était après les élections de 2020. Donc, à partir du moment que vous avez vécu cela, vous doutez de tout. L’équipe de la commission rogatoire est venue m’interroger à mon bureau, à Dixinn. On m’a interrogée sur mes fréquentations», révèle Makalé Traoré, avant d’enchaîner : «Il faut que notre pays change. Nous avons un pays en désordre sur tous les plans. Il faut que nous en prenions conscience, car personne ne viendra le faire à notre place. Nos différences ne doivent pas justifier l’inégalité entre nous», conclut-elle.
Yaya Doumbouya