L’affaire a fait les choux gras de la pesse pendant des jours. Maitre Pépé Antoine Lama, avocat à la cour et membre du Conseil de l’ordre a été retenu contre son gré à la DPJ par le Contrôleur général de la police, Aboubacar Fabou Camara une demi-heure durant. L’avocat, estimant que ses droits ont été violés dans l’exercice de sa fonction, a porté plainte contre le Directeur central de la police judiciaire et un de ses subordonnés pour «injures publiques et atteinte aux libertés individuelles.» Le procès s’est ouvert le 23juin au TPI de Kaloum. Mais Me Dinah Sans-piles et Me Djibril Kou-raté, prési du Barreau de Guinée ont sollicité du tribunal un règlement du différend à l’amiable, loin des regards de la justice et de la presse.

Le patron du barreau et son prédécesseur ont estimé que les parties au procès, condamnées à travailler ensemble quoi qu’il arrive, ne doivent pas se livrer à un spectacle judiciaire devant un tribunal. La juge Mariam Doumbouya a renvoyé l’affaire au 30 juin prochain pour donner la chance aux négociations. C’est ce qui fut fait ? Hier jeudi 24 juin, les protagonistes se sont retrouvés autour du ministre de la Justice, pour laver le linge sale en famille : «Nous nous sommes retrouvés, les débats ont été ouverts, les faits ont été campés et comme nous l’avions annoncé, il était question que le linge sale soit lavé en famille, car la Police et le Barreau concourent au même travail. La solution a pu être trouvée hors des juridictions et de façon efficace. Les deux personnes qui étaient opposées ont fini par se donner la main, se faire les accolades et se présenter réciproquement les excuses. Puisque dès qu’il y a un incident, il y a forcément la part de responsabilité de chacun. Quand la solution est trouvée, il faut s’excuser pour la responsabilité qu’on assume. Aujourd’huin tout est fini, le différend est aplani. Ce qui valait hier, ne vaut plus aujourd’hui. Hier, c’était le tiraillement et l’opposition, aujourd’hui, c’est la paix, les retrouvailles et c’est l’harmonie dans le travail qui va prendre le dessus», explique Me Cent-piles.

A l’audience du 30 juin, les deux parties feront part au tribunal de la solution trouvée et de la décision de la partie civile de retirer sa plainte.

Yacine Diallo