Mamadou Alpha Diallo, le président de l’Association des blogueurs de Guinée, ABLOGUI, a été fixé sur son sort ce 15 juin, au Tribunal de première instance de Dixinn. L’activiste est accusé par la capitaine de police Findaba Kourouma d’outrage à agent et voie de fait. Il a été reconnu coupable de l’infraction d’outrage à agent, condamné au paiement de 500 000 francs guinéens à titre d’amende et d’un franc symbolique à la plaignante. Il est par contre renvoyé des fins de la poursuite concernant l’accusation de violence et voie de fait.
Les avocats de la défense ne partagent pas cette décision. Pour maître Salifou Béavogui, c’est plutôt Findaba Kourouma qui devrait être poursuivie et condamnée: «Nous protestons contre cette décision qui ne repose sur aucune base légale, en tout cas à la lumière des faits… Pour nous, c’est l’agent et ses complices qui devaient être jugés condamnés pour violence et coups sur la personne d’Alpha Diallo. Mais les choses ont été renversées et le tribunal pense que c’est notre client qui a outragé un agent. Ce n’est pas le cas.» Il a promis d’envoyer l’affaire devant la Cour d’appel, pour que son client soit innocenté : «C’est Alpha Diallo qui a été provoqué dans la circulation, il a été mis dans l’obligation de réagir. Il devait purement et simplement être acquitté. Mais nous allons relever appel pour ne pas que son casier judiciaire soit banalement entamé à cause d’une procédure dans laquelle il n’est coupable de rien.»
Alpha Diallo, lui, campe sur sa position se disant être la victime. Selon lui, cette affaire montre l’étendue du chemin qui reste à «parcourir notamment pour la police. Des agents véreux occupent la plupart de nos carrefours et se permettent de racketter les citoyens… Il nous appartient, en tant que citoyens, de nous battre pour que notre police soit responsable. Moi, ils ont tenté de me racketter, je n’ai pas accepté. J’ai été battu dans les locaux de la police, et c’est la police qui m’a trimbalé ici, en fabriquant de fausses preuves pour me faire condamner. C’est un combat qui ne fait que commencer.»
Yacine Diallo