Selon un nouveau rapport de l’OIT, Organisation internationale du Travail, et de l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance), le nombre d’enfants victimes du travail s’élève à 160 millions dans le monde, une augmentation de 8,4 millions d’enfants au cours des quatre dernières années.
Ce rapport a été publié à l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants célébrée le 12 juin. Le rapport note une hausse significative du nombre d’enfants âgés de 5 à 11 ans astreints au travail; ceux âgés de 5 à 17 ans qui effectuent des travaux dangereux ont augmenté de 6,5 millions depuis 2016 pour atteindre 79 millions.
Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder s’alarme : «Nous ne pouvons pas rester sans rien faire quand une nouvelle génération d’enfants est mise en péril. Une protection sociale inclusive permet aux familles de maintenir leurs enfants à l’école même en cas de difficultés économiques. Il est essentiel d’accroître les investissements dans le développement rural et l’agriculture. Nous sommes à un moment charnière et beaucoup dépend de notre réponse. Le moment est venu de briser le cycle de la pauvreté et du travail des enfants».
En Afrique subsaharienne, la croissance démographique, les crises récurrentes, l’extrême pauvreté et des mesures de protection sociale inadaptées font que 16,6 millions d’enfants supplémentaires ont été astreints au travail au cours des quatre dernières années, selon le document.
Nous perdons du terrain dans la lutte contre le travail des enfants, a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore. «Nous sommes engagés dans une seconde année de confinement global, de fermetures d’école, de perturbations économiques et de réduction des budgets nationaux, les familles sont réduites à des choix déchirants. Nous exhortons les gouvernements et les banques internationales de développement à investir en priorité dans des programmes qui sortent les enfants de la vie active et les remettent à l’école», plaide la directrice.
Le rapport explique que le secteur de l’agriculture représente 70% des enfants qui travaillent (112 millions), puis viennent le secteur des services, avec 20% (31,4 millions) et l’industrie avec 10% (16,5 millions). Et près de 28% des enfants âgés de 5 à 11 ans et 35% des enfants âgés de 12 à 14 ans qui travaillent ne sont pas scolarisés.
Les enfants contraints au travail risquent de subir des dommages physiques et mentaux, note les experts. « Le travail des enfants compromet leur éducation, restreint leurs droits et limite leurs perspectives d’avenir, et entraîne des cercles vicieux de pauvreté et de travail des enfants d’une génération à l’autre ».
Pour inverser la tendance, l’OIT et l’UNICEF préconisent une protection sociale convenable, y compris des allocations familiales universelles ; une hausse des dépenses consacrées à l’éducation de qualité ; la promotion d’un travail décent pour les adultes, pour que les familles n’aient plus besoin de recourir au travail des enfants pour générer un revenu familial ; des investissements dans les systèmes de protection des enfants, le développement rural, les services publics, les infrastructures et les moyens de subsistance des zones rurales.
Oumar Tély Diallo