Selon les prévisions de l’OMS, la pandémie qui se propage « plus rapidement », dépassera, bientôt, le pic de la deuxième vague observée sur le continent au début de l’année 2021.
Tunis (dpa) – Dans un contexte de faible accès des Africains aux vaccins, l’Afrique est confrontée à une troisième vague de la pandémie de Covid-19, qui risque d’être encore plus grave que les deux précédentes. Selon les prévisions de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pandémie qui se propage « plus rapidement », dépassera, bientôt, le pic de la deuxième vague observée sur le continent au début de l’année 2021.
D’après l’agence onusienne spécialisée, si le rythme actuel de propagation se maintient, la troisième vague de la pandémie devrait dépasser la précédente au début du mois de juillet. Une conjonction de facteurs, notamment le faible respect des mesures barrières, l’augmentation des interactions sociales et des déplacements, ainsi que la propagation des variants, sont à l’origine de ce retour en force de la maladie, a-t-on expliqué.
Jusqu’à présent, 14 pays africains ont signalé la présence sur leur territoire du variant «Delta», initialement détecté en Inde, et qui serait 60 pour cent plus transmissible que les précédents. La recrudescence de la pandémie intervient alors que la pénurie de vaccins persiste en Afrique. À l’échelle mondiale, environ 2,7 milliards de doses ont été administrées, dont un peu moins de 1,5 pour cent sur le continent, et la tranche de la population africaine adulte entièrement vaccinée dépasse à peine 1 pour cent.
«Les pénuries de vaccins prolongent, déjà, en Afrique, les effets ravageurs imputables à la Covid-19», a déclaré récemment Matshidiso Moeti, Directrice du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.
«Aide internationale massive et déterminée»
«Sans une aide internationale massive et déterminée, et sans une campagne de vaccination efficace à l’échelle de la région, l’avenir à court terme de l’Afrique subsaharienne sera marqué par des vagues d’infection répétées, qui causeront de plus en plus de décès et de pertes de moyens d’existence parmi les populations les plus vulnérables de la région, et qui paralyseront l’investissement, la productivité et la croissance», ont prévenu Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI, et Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique au sein de cette institution internationale.
«Plus nous laissons la pandémie ravager l’Afrique, plus la probabilité augmente de voir apparaître des variants de la maladie de plus en plus dangereux. La vaccination ne se résume pas à une question de vies et de moyens d’existence au niveau local. Elle relève également de l’intérêt public à l’échelle mondiale», ont-ils écrit dans un article, publié par le FMI, le 28 juin.
Le 21 juin, la Banque mondiale (BM) et l’Union africaine (UA) ont annoncé qu’elles s’associaient afin de soutenir l’Équipe spéciale pour l’acquisition de vaccins en Afrique (AVATT, selon l’acronyme anglais), à l’aide de ressources qui permettront aux pays d’acheter et de déployer des vaccins au profit de 400 millions de personnes, soit 30 pour cent des 1,3 milliard d’habitants que compte l’Afrique. L’objectif de l’UA est de vacciner 60 pour cent de la population du continent d’ici 2022.
L’AVATT est une initiative conjointe de l’UA, d’Afreximbank, et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).
Elle a pour objectif d’assurer au continent un accès suffisant et rapide aux vaccins contre la Covis-19. Cette initiative a déjà négocié avec succès la livraison de 220 millions de doses du vaccin Janssen de Johnson & Johnson, avec la possibilité de commander 180 millions de doses supplémentaires en fonction de la demande.
Par Mounir Ben Hassen, Dpa