Au lendemain de la présidentielle du 18 octobre 2020, c’est une sorte de chape de plomb qui s’est abattue sur certains habitants de l’Axe Hamdallaye-Kagbélen. Pour mater les contestataires des résul-tares annoncés par la CENILE, l’Alphagouvernance n’a pas lésiné sur la force. Outre la cinquantaine de morts, ce sont des centaines personnes réputées êtres proches de l’UFDG et du FNDC qui ont été interpellées et mises en en taule. La plupart d’entre elles y croupissent encore. Si tous les regards sont toujours tournés vers les célèbres prisonniers, Ousmane Gaoual Diallo, Ibrahima Chérif Bah, Etienne Soropogui et compagnie, d’autres, moins connus, arrêtés généralement dans les mêmes circonstances, passeraient de sales moments en prison. Une dizaine a entamé une grève de la faim le 5 juillet. Ils pestent contre leurs conditions carcérales à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie et la lenteur qui caractériserait leurs procédures judiciaires. Amadou Diouldé Diallo, photographe du président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo est l’un d’eux. Il a été interpellé fin octobre 2020 au quartier Yattayah. Son père, Mamadou Baïlo Diallo, plus connu sous le nom de Diallo Bafana, s’inquiète : «Il m’a appelé aujourd’hui pour m’informer de sa décision d’observer une grève de la faim. Il m’a dit qu’ils commencent aujourd’hui avec ses amis. D’habitude, sa maman lui envoie à manger, mais il a dit que ce n’est pas nécessaire».
Diallo Bafana demande au Prési Alpha Grimpeur de libérer ces détenus : «C’est vrai que le parti (UFDG) fait de son mieux, il prend soin d’eux autant qu’il peut, mais monsieur Alpha Condé doit les libérer. J’avais vu des opposants emprisonnés, mais un militant n’était jamais emprisonné parce qu’il aime un leader politique, c’est en Guinée que cela arrive. Ce n’est pas parce que les opposants veulent arriver au pouvoir que le régime peut tomber sur leurs militants et les emprisonner. On ne peut les arrêter à cause de leur militantisme. Il faut libérer les détenus politiques, parce qu’ils n’ont commis aucun crime. Leur seule faute, c’est d’avoir aimé et soutenu leur leader. Nous supplions le Président Alpha Condé de les libérer, il ne doit pas reproduire ce qu’il a subi pendant le règne de Lansana Conté.»
Amadou Diouldé Diallo et la plupart de ses co-accusés, sont poursuivis pour, entre autres, atteinte aux institutions de la République, participation à un mouvement insurrectionnel, menaces et violences de mort par le biais d’un système informatique.
Yacine Diallo